Filmer une voiture qui tourne en rond pour montrer l'errance d'un acteur hollywoodien. Filmer le vide pour donner un air faussement contemplatif et se donner des allures de film d'auteur. Accélérer le rythme du film pour évoquer les instants de bonheur éphémères d'un père et de sa fille. Tout cela nous est amené dans Somewhere sans la moindre subtilité ; c'est encore moins crédible pour une cinéaste qui avait déjà exploité des thèmes semblables dans ses films précédents, et s'en était d'ailleurs bien mieux sorti (je pense surtout à Lost In Translation, que je commence à considérer comme un bref éclair de génie). Au moins elle s'y dispensait de trop filmer le silence pour se donner l'illusion d'en dire beaucoup avec peu.
Ceci dit, la relation père-fille présentée n'est pas si mal dépeinte en soi ; c'est un poil mignon sur les bords (la jeune actrice Elle Fanning y est pour quelque chose), mais ça se noie malheureusement dans une réalisation complaisante voire prétentieuse.
Je pense que Sofia Coppola s'en sortirait bien mieux - vu sa photographie et son goût pour la musique indé - dans la réalisation de clips musicaux...
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le 12 janv. 2011

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