Les deux premiers films de Sofia Coppola sont aussi ses deux meilleurs. Dans un jeu de miroir plutôt salement déformé, les deux derniers tentent d'exploiter les pistes proposées par leurs prédécesseurs de manière assez symétrique : le poussif Marie-Antoinette lorgnait parfois du côté de Virgin Suicides dans son portrait de jeune fille blasée - qui plus est avec la même actrice. Récidive avec ce Somewhere [over the relou] qui nous refait le coup de Lost in Translation.

On rajeunit un peu le personnage principal de star hollywoodienne, on remplace la potentielle conquête féminine du "héros" par sa progéniture, et c'est parti pour les appels au room service, les mésaventures qui devraient nous faire dire que "merde, être riche et connu et vivre dans les palaces, c'est pas forcément une vie de rêve dis donc", les longs plans fixes (variante : le zoom lent), etc.

Pour offrir un tant soit peu d'air frais à son cinéma de papa (enfin, dans le cas présent, hélas non), Coppola fifille serait bien inspirée de regarder au delà de son petit nombril. RP, distributeurs, festivals : la prochaine fois que vous conviez la Soso par chez vous, soyez cool pour votre compte en banque et pour le septième art, offrez lui une piaule au Formule 1 du coin, avec un peu de chance, si elle en fait un film, ça variera un peu les déplaisirs.

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le 16 janv. 2011

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