Pour une raison que j’ignore, ce film était tombé chez moi dans une faille temporelle. J’avais commencé à le regarder il y a quelques années, mais pas en entier. Chose impensable pour moi, qui déteste regarder un film en plusieurs fois, même en cas d’endormissement de la conjointe. Puis, il est tombé dans l’oubli. J’ai imputé ça à un problème technique, de format corrompu ou de sous-titrage foireux. Sens critique a sorti ce film du désert de ma mémoire.
Et après l’avoir enfin vu, je pense que le problème n’était pas technique. Car au final, Southland tales me rend perplexe. Un vague « tout ça pour ça » quand le générique de fin apparaît. Beaucoup de questions laissées en suspens, trop d’incohérences, pour aboutir à la fin à un brin d’agacement.
Tout d’abord, pourquoi une introduction si bavarde et didactique pour aboutir sur un final abscons ? Le pseudo film-chorale part souvent en cacophonie ou en fausse note, car les actions des personnages n’ont généralement pas de sens, ni origine, ni intentions. Il est agaçant de voir une maîtrise certaine cohabiter avec autant d’incohérences et de faux-semblants.
Quand au rythme général, il a l’intensité du jeu d’une actrice porno, hors scène de cul. A ce propos, les doigts et les yeux de Dwayne Johnson ont décidé de jouer indépendamment du reste du corps. Ont-ils eu un autre script ?
Pour ajouter à l’agacement. Alors que je prenais la présence de la Budweiser dans les logos des JT et dans les gosiers (ou les cheveux) pour un élément de l’histoire, je me rends compte au final qu’il ne s’agit que d’un grossier placement de produit.
Face à un ennui galopant, j’ai trouvé mon salut à me concentrer sur les acteurs. Car ma plus grande surprise du film (et peut-être ma plus haute charge émotive durant 145 minutes) a été de voir Christophe Lambert. Il a même réussi à placer son rire benêt.
Ho, mais ce ne serait pas Amy Poehler, jeune et mince ? Merci IMDb de répondre à cette question.
Et la femme de Boxer Santaros, je suis sûr que c’est Barbara Gordon dans Gotham, je la reconnais à sa façon de faire la gueule. Ha non, IMDb me dit que c’est Mandy Moore. C’est marrant comme les blondes font la gueule de la même façon.
Ho, le hacker barbu est le portrait craché de mon ex-collègue alcoolique, grincheux, amputé des doigts de pied et décédé. Ha bon, c’est Kevin Smith ?
Et est-ce que je parle des effets spéciaux ? J’en ai déjà trop dit.
Malgré tout ça, je n’arrive pas à aller en dessous de 5. Je sens bien que je suis passé à côté de beaucoup de choses dans ce film, mais l’agacement et l’ennui restent les sentiments prédominants.