Petite critique écrit a la sortie du film, aujourd'hui je serais moins méchant...

"c'est dur d'avoir des héros. Il n'y a rien de plus difficile au monde. C'est même encore plus dur que d'entre être un." C'est pourquoi il faut plaindre les fans de Spider-Man comme, le faisait Lester Bangs pour les fans de David Bowie. A la vue de ce machin que l'on nommera par facilité "film" on en vient assez vite à poser la question du problème de l'adaptation. Qu'est ce qu'adapter une œuvre pré-existante ? le problème devient primordial lorsqu'il s'agit de garder la matière de l'œuvre en changeant de support. Reprendre la mise en scène d'un art du mouvement fixe pour la fixer sur l'art en mouvement est-ce vraiment une bonne idée? Les fanatiques orthodoxes répondront sans doute oui. Alors pourquoi adapter si l'on change rien et que l'on se borne seulement à offrir un nouveau support publicitaire à une marque déposé. Il ne s'agit ici que de cela. La stratégie publicitaire donnant la réalisation du film à Sam Raimi qui se définit comme Le fan de Spider-Man répond à une idée fort simple: seul un fan, orthodoxe si possible, peut faire aimer un produit dérivé nettoyer des pensées impures que la matière originelle offrait. Revenons aux temps anciens, au milieu du siècle dernier.

Spider-Man est le premier super-ados créé en 1962 par l'ingénieux Stan Lee volant même de ce fait certaine fois la vedette à Peter Parker, l'autre créateur de Spider-Man. A cette époque on pouvait encore apporter un regard attendri sur "ceux d'en bas" et les dealers n'étaient pas forcément noirs. A cette époque les super-héros avaient aussi d'autres problèmes que de donner des coups de méga-savate au délinquant fan de Hard-rock chose qui aujourd'hui a l'air d'ennuyer fortement Superman. Le Goblin et les autres super-vilains menaçaient la terre géographiquement proche encore aujourd'hui des Etats Unis. A cette époque Steve Ditko devint le dessinateur attitré des scénarii de Stan Lee. Après avoir retouché nombre de scénarii pour les orienter politiquement Ditko démissionna. Depuis la série à connu un succès mondial qui c'est traduit par un nivellement plus ludique que social transformant l'idée créatrice en marque déposée et produit dérivé. On était à l'aube des années 80, Venom n'existait pas encore. Bonne nouvelle aujourd'hui: revoilà nos deux compères de nouveaux réunis dans leur costume d'exécutive productor prêt à sauver le cinéma d'action. Spectateur confiant, le générique fait figure de loi. Dès lors on pouvait s'attendre à un traitement redonnant la couleur "rouge" qui manquait au Spider-Man Reagannien. On n'avait tort. Si les noms mythiques apparaissent au générique c'est avant tout pour le show, Sam Raimi lui s'est contenté d'être un yes-man s'évertuant à transformer l'adolescent torturé en icône du super-héros américain. Soit: Une illustration de la toute puissance de la grande puissance. Une ode au puritanisme en sorte où la responsabilité du pouvoir n'a plus rien de politique. Bizarrement c'est la seule trahison du film à l'œuvre originelle. Bizarrement il est probable qu'elle ne sera relevée nulle part après la sortie du film. Bizarrement on s'étonne du taux d'abstention aux élections, chaque année plus important.

Spider-Man, le film, se concentre aussi de manière pétaradante sur l'autre originalité de son super-ados: Peter Parker incapable de tisser sa toile et certaine fois éjaculateur précoce. Cela ce traduit à l'écran de manière étonnante faisant taire les spasmes provoqués par les zygomatiques en action. A mi-chemin entre Tex Avery et Blade, Sam Raimi rend la chose épatante. Après avoir balancer son fluide blanc sur l'ami de son amie Marie-Jane ( dont le studio n'a pas jugé bon de renommer allez savoir pourquoi. Extasie aurait été pourtant plus moderne ) Peter Parker doit faire face à la fureur du sportif viril. Bien sur, notre héros prend conscience de ses super-pouvoirs et donne une leçon de chose à Keanu Reeves. Comme pour Matrix, Spider-Man se visionne pour cette seule scène. Et comme pour Matrix l'originalité du film n'est qu'effets d'annonces comblant le vide sidéral d'innovations et de créativités. Ainsi "la vie privé des super-héros" avait été traitée avec plus de brio par Burton, trahissant avec génie Batman, et surtout par Brian Singer avec un X-men de haute tenue. Il y eut enfin le pensum intello "Incassable" du nouveau philosophe Night Chamalo. On est libre aussi de préférer le sketch des Nuls "la vie privée des super-héros" où Bruno Carette interprète un Spider-man beaucoup plus convainquant que son alter-ego américain. Quant à l'utilisation des effets numériques la sortie de Blade II la semaine prochaine rend déjà par sa seule bande annonce, obsolète l'arrogance prétentieuse de ce Blockbuster titanesque où le Goblin est un X-or de pacotille. Autant dire que Sam Raimi manquait de balles dans son barillet.

Pour autant notre homme était responsable d'une des plus belles adaptations cinématographiques de l'esprit comics: Darkman. Pour Spider-Man on était donc en droit d'attendre de Sam Raimi une œuvre conjuguant expérimentation "comics" et consistance tragique. Ors le cinéaste semble bloquer par le budget énorme du film et ne cesse de refaire ce qu'il a fait pendant vingt ans d'Evil Dead à Darkman en passant par Intuition. Autrement dit Raimi nous donne à voir son premier film clairement réactionnaire. C'est évidemment dommage venant d'un cinéaste qui a inventé un style copié par nombre de tâcherons de Besson à Jean Pierre Jeunet et surtout par les deux bovins surfeurs. Spider-Man dans ces conditions "n'a toujours aucune chance de devenir mon héros, parce qu'il n'est ni assez drôle ni assez noir, mais j'attends avec impatience d'entendre ce qu'il aura à dire ensuite." Lester Bangs attendait un nouvel album de Bowie après "Young Americans" comme il nous tarde de voir un nouveau Spider-Man espérons le réussi.
m_gael
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le 2 janv. 2011

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