Un grand pouvoir implique de grandes responsabilités. N'oublie jamais ça...
Parler de ce film de manière objective va être très difficile. Mais je vais faire de mon mieux. Tout d'abord, il a une valeur affective. J'ai connu Spider-man par la série animée des années 90, et c'était sans doute mon super-héros préféré. Puis un jour, mon oncle m'a emmené voir le film au ciné, je savais même pas qu'on l'avait porté à l'écran. J'avais grandi depuis, j'étais au collège, et la vision de Sam Raimi m'a complètement envouté : j'avais sur grand écran, un mec comme moi, timide, plutôt envieux, qui veut se faire des potes, mais qui ne sait pas comment faire, pareil pour les filles, qui ne sait pas trop parler de ses problèmes d'ado... Bref, j'étais trop heureux, surtout quand ce petit gars allait devenir un super-héros trop cool, avec un costume qui claque, aimé par toute la ville de New York, rien que ça ! Depuis ce temps là, Spider-man reste un de mes films préférés, de par sa qualité, m'ayant également redonné goût aux super-héros, et j'allais en bouffer pour les 10 prochaines années au ciné !
Essayons d'être plus technique maintenant, et moins sentimental ! Sorti peu après X-Men de Bryan Singer, Spider-man a relancé l'ère du super-héros au cinéma. Si X-Men choisi clairement de rester dans un esprit assez sérieux et légèrement géopolitique, Spider-man s'oriente plus vers du comics grandeur nature, mais jamais ringard. Le film dispose d'un côté flashy servant l'univers cartoonesque de Sam Raimi, tout comme le personnage du Bouffon Vert disposant également d'un jeu très théâtrale, non déplaisant et collant toujours à l'esprit Sam Raimi.
Le film enchaîne aisément humour, scènes d'actions dynamiques, dialogues percutants et scènes beaucoup plus sombres (le meurtre d'Oncle Ben et le combat final). Il bénéficie d'un casting de choix, s'offrant comme méchant central Norman Osborn/Bouffon Vert, interprété remarquablement par Willem Dafoe, slalomant avec brio dans son rôle de schizophrène psychopathe. Les jeunes acteurs de l'époque ne sont pas en reste : Tobey McGuire marque à vie le rôle de Peter Parker, à la foi loser et néanmoins courageux ; James Franco : LA révélation de ce film, d'ailleurs, bien plus exploité dans les autres opus de la trilogie, pour notre plus grand bonheur, et Kirsten Dunst s'offre un beau tremplin pour sa carrière, et ne se contente pas d'être une simple potiche (on ne fera pas allusion à Emma Stone dans le dernier reboot « merveilleux » (vous avez vu l'ironie, vous l'avez vu, hein ?) de Spidey).
Pour moi, l'adaptation de comics idéale, offrant aux fans de BD une vision toujours kitsch du super-héros en collant, mais la saupoudrant d'une lecture plus forte et plus adulte, avec une certaine violence propre à l'univers de Sam Raimi. On sentira quelques années plus tard, une volonté de garder cet esprit « BD » dans le Hulk de Ang Lee, malheureusement gâché, malgré une bonne adaptation. Spider-man reste aujourd'hui le fer de lance des adaptations Marvel : Iron Man et les Avengers sont la preuve que, 10 ans plus tard, l'esprit Pop et dynamique de l'éditeur sont toujours là. DC cherchant plus à se la jouer « sérieux et réaliste » depuis le travail de Génie Nolan. Un film qui restera Number Ouane dans mon cœur, marquant les étapes difficiles de l'adolescence, mais aussi les yeux écarquillés d'un éternel gosse devant un film génial, qui frissone et qui verse sa larme dès les premières notes de Monsieur Danny Elfman.