Star Wars - Épisode I : La Menace fantôme par SanFelice

Vous avez surement remarqué que, sur ce site, on ne peut pas mettre une note qui soit juste la moyenne. En effet, vu que la notation s'étend de 1 à 10, la moyenne exacte se situe à 5,5/10. Si on estime qu'une œuvre vaut exactement la moyenne, on est obligé de mettre soit au-dessus, soit en-dessous (ce que je vais faire) et d'expliquer ensuite qu'on pense que ça vaut une moyenne pile-poil.
En revoyant ce premier épisode de Star Wars, c'est bien l'impression qui m'est ressortie : il y a là autant de défauts que de qualités.
Parce qu'il y a des qualités qui font de ce film un agréable divertissement. J'aime cette capacité à créer toute une galerie de personnages et à peupler l'écran avec des détails certes inutiles mais qui sont sympathiques. Les droïdes et les créatures diverses, qu'ils soient au premier ou au troisième plan, créent une certaine densité du monde qui se dessine sous nos yeux.
Bien entendu, parmi ces personnages, il y a la joie de retrouver Yoda le sage, mais celui qu'on attend le plus reste Dark Maul. Une fois de plus, c'est le personnage de méchant qui reste le plus attirant. Et là, esthétiquement il est réussi. Je dis bien "esthétiquement", parce que, sinon, il n'a rien d'un personnage. Il apparaît trois fois, il n'a aucune réplique, aucune émotion, rien. Mais il est juste beau et les combats avec son double sabre, sa cape noire et la musique de John Williams sont magnifiques.
Oui, parce que bien évidemment, John Williams est là, et c'est une très bonne chose. La musique omniprésente est un régal.
Je passe rapidement sur la seule chose qui ait de l'intérêt dans le scénario, à savoir la prise de pouvoir de Palpatine, s’inspirant manifestement de certains exemples historiques.
Et les effets spéciaux ? C'est quitte ou double. Parfois, ça fonctionne plutôt bien : Coruscant est une belle ville et la bataille de Naboo, à la fin, est bien foutue.

Mais parfois, tout foire dans la laideur la plus abjecte. Un coucher de soleil sur Coruscant beaucoup trop artificiel, et d'autres détails de fond vert bâclés.
Mais surtout, ce qui apparaît au visionnage de ce film, c'est un sentiment d'inutilité. Faire un film complet uniquement sur la découverte d'Annakin, c'est un peu léger. Mais honnêtement, à part ça et la prise de pouvoir de Palpatine, il n'y a rien dans ce film qui fasse avancer la saga. Un court métrage aurait très bien fait l'affaire.
D'autant plus que ça nous aurait évité cette interminable course dont l'intérêt me paraît plus que secondaire... J'ai rarement eu autant l'impression qu'une scène servait de remplissage.
Faire des clins d’œil à l'ancienne trilogie ne suffit pas à instaurer une unité de la saga. Ici, il n'y a pas grand chose qui puisse rappeler les vieux films. Au lieu des trucages faits main de façon quasi artisanale, nous avons un déluge industriel d'images d'ordinateur. Au lieu de ce qui faisait le charme d'une sorte de série B réussie, nous avons ici une avalanche de millions de dollars et de stars qui viennent se perdre sur le plateau.
D'Ewan McGreggor qui a affirmé ne jamais s'être autant ennuyé sur un tournage jusqu'à un Terrence Stamp qui semble perdu en passant par une Natalie Portman qu'on a presque réussi à enlaidir (ce qui relève de l'exploit), je ne vois pas ce qu'apportent les stars au film.
En bref, un épisode où qualités et défauts semblent s'équilibrer, un de ces films vite vus vite oubliés, produit de consommation courante sans âme et sans véritable intérêt. Forcément, une déception par rapport à l'ancienne trilogie.
[N.B. : sachant que le film est fait, avant tout, pour un public entre 7 et 12 ans (d'âge mental, en tout cas), dois-je m'inquiéter lorsque ma fille de 17 ans, qui m'a bassiné tout l'été pour voir la saga, n'a cessé de répéter "j'comprends rien" pendant tout le visionnage ?]

[5,5/10]