Si ‘Star Wars VII : The Force Awakens’ parvient à donner l’illusion pendant la séance, force est de constater qu’il s’agit à ce jour de l’épisode le plus décevant de la saga.
Il s’agissait probablement du challenge le plus difficile de la carrière de J.J. Abrams, tant les attentes des fans et le cahier des charges imposées par Disney ont dût représenter des contraintes fortes au réalisateur. En cela, il n’a pas totalement raté son film : on replonge avec plaisir dans cet univers formidable, on est rapidement embarqué dans une aventure aux enjeux galactiques et on retrouve des personnages qu’on n'espérait plus revoir à l’écran.
Seulement ‘Star Wars VII’ n’a pas d’âme. Non seulement le scénario est plus un plagiat de l’épisode IV qu’un hommage, mais l’originalité semble décidément avoir abandonné le film. Alors que chaque épisode amenait son lot de nouvelles planètes, de nouvelles créatures, de nouvelles technologies, on se retrouve ici avec un ersatz de Tatooine, un Empire Galactique renommé, une 3ème Etoile de la Mort, un Empereur ressuscité, et une Résistance qui n’a pas avancé d’un iota depuis ‘Le Retour du Jedi’.
Si ce manque cruel de background ne gâche pas suffisamment l’immersion dans l’univers, les énormités que ce nouvel épisode apporte devraient exaspérer complètement les fans de la saga : tous les personnages sont rassemblés dans le même coin d’une planète sans intérêt par pures coïncidences, Rey utilise la Persuasion de Force sans entrainement et sans même en avoir entendu parler, le nouveau seigneur Sith est maintenu en échec par deux novices au sabre laser, et ce avant qu’une falaise fortuite ne sépare les duellistes pendant le combat final, R2D2 sort de sa léthargie simplement par nécessité scénaristique, etc. Le pire est atteint lors de la découverte abracadabrantesque du sabre laser d’Anakin chez un personnage secondaire inconnu, sur une planète incnnue. On assiste alors à une séquence de visions qui ruine tout espoir de surprise quant à la paternité de Rey, avant que Maz n’annonce « Le sabre t’a choisi » à la manière d’Ollivander dans Harry Potter. Après ça, on s’étonnera à peine que Leia n’ait pas suivie l’enseignement Jedi de son frère.
Finalement, on appréciera des nouveaux personnages réussis et des acteurs convaincants, la mise en scène de J.J. Abrams avec notamment des séquences en vaisseau spatial dantesques, et quelques bonnes idées scénaristiques (le Stormtrooper déserteur, le trouble intérieur de Kylo Ren).
Un épisode impuissant.