« Le réveil de la force » n’est pas du tout un mauvais film. Mais il est bien loin du choc annoncé et espéré. En cause : le trop grand respect de ce nouvel épisode à la forme quasi « canonique » des films « Star Wars ». JJ Abrams et ses scénaristes ont certes apporté quelques nouveautés mais se sont montrés par ailleurs si conservateurs sur la forme comme sur le fond que le film a des allures de compromis permanent.


« Le réveil de la force » a été pensé comme un « miroir augmentant » de l’épisode IV – il s’agit en effet de la même histoire, mais « mise à jour » avec des variations qui l’améliorent. Abrams reproduit très fidèlement la mise en scène des épisodes « Star Wars ». Le réalisateur semble s’être effacé derrière les codes visuels et narratifs développés dans la première trilogie. On se doutait bien qu’il allait garder les transitions si caractéristiques de « Star Wars »… mais on ne s’attendait quand même pas à ce qu’il garde la réalisation plan-plan de Lucas pour les scènes d’action. Abrams voulait-il vraiment singer cette réalisation « à l’ancienne » de Lucas, ou a-t-il été forcé de le faire par Disney ?


Heureusement, le film use avec intelligence du « passé » de la saga « Star Wars », devenue avec le temps une véritable mythologie contemporaine. La meilleure idée des scénaristes est d’avoir fait coïncider la durée de l’ellipse entre la fin de l’épisode VI et le début de l’épisode VII avec la durée ayant séparée la sortie des deux films (32 ans). Les personnages de la première trilogie réapparaissent donc dans cet épisode VII, ce qui provoque une certaine émotion, grandement avivée par le fait que les acteurs les interprétant ont vieilli « en vrai » de trente ans ! De la même manière, le film fait se confondre la mythologie créée par la première trilogie dans notre société avec celle dans laquelle vivent les personnages du film. Les événements racontés dans les épisodes IV, V, VI sont devenus des légendes pour les nouveaux personnages de l’épisode VII. Rey vit ainsi dans les ruines de l’épisode VI (superbes décors) et pense, comme tout spectateur de « Star Wars », que Luke Skylwalker est un mythe. Lorsqu’on lui apprend que celui-ci existe bel et bien et qu’on lui assure que la Force existe, ces informations résonnent avec les propres rêves du spectateur, les chargeant d’un poids émotionnel que seul le temps a pu créer.


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Ertemel
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le 21 déc. 2015

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