Voici donc le nouvel épisode de l'incontournable saga Star Wars... Une véritable aberration cinématographique, suscitant visiblement l'euphorie générale et le rassemblement grégaire d'une horde de fans prêts à tout pour se faire remarquer et pour s'approprier bêtement un éternel enchaînement de gimmicks tous plus éculés les uns que les autres : Han Solo, Luke Skywalker, Princesse Leia, la Force et son côté obscur, les combats aux sabres laser, le thème emblématique de John Williams, et cetera...
Qu'avons-nous de nouveau à nous mettre sous la dent au regard de Star Wars VII ? Ersatz insipide et mou du genou des éléments scénaristiques de la première trilogie ( point d'orgue de la saga, loin devant une prélogie très inégale mais assez maîtrisée techniquement ) Le Réveil de la Force se contente de ressasser grossièrement les passages obligés de la mythologie Star Wars en tentant vainement de l'actualiser : personnage de Finn d'une veulerie grotesque, transfert du robot R2D2 pour un BB8 mignon tout plein, héroïne sans charisme aucun. J.J. Abrams a cru bon de réchauffer les restes des mets exquis de papy Lucas pour un édifiant cumul des recettes... Hélas un micro-ondes ne pourra jamais retranscrire la saveur d'un plat rondement préparé au préalable, ne donnant qu'une vague idée de l'original.
Ici les vétérans Carrie Fisher et Harrison Ford campent au coeur de la débâcle, improbable caution d'un culte généralisé mais finalement sans relief, d'une extrême banalité. Que dire d'autre ? Se lasser des nombreux jump-scares qui tombent à chaque fois à côté de la plaque ? Se lamenter de la pauvreté d'une réalisation brouillonne et d'un découpage traité par-dessus la jambe ? S'effarer de l'ultime apparition de Mark Hamill dans un cliffhanger n'ayant rien à envier au pire film de Chuck Norris ? Se désoler du manque de renouvellement de John Williams, dont la composition reste très en deçà de nos attentes ? L'ensemble ressemble avant tout à une énorme supercherie, au fameux fan-service aussi bien revendiqué par les cinéphiles déçus que par les spectateurs conquis. C'est moche, grossier, et sans âme qui vive...