Ce film raconte le quotidien d'un centre d'aide pour des jeunes dépressifs. C'est marrant de voir comment les Etats-Unis et la France traitent différemment ce genre de sujet. Ces sujets sociaux, graves et réalistes. Si le réalisateur avait été français, il aurait surement fait un truc à la Abdellatif Kechiche, avec des gros plans bancales sur les tronches boutonneuses de jeunes acteurs non-professionnel qui improvisent des dialogues en postillonnant des insultes. Attention, j'aime beaucoup Abdellatif Kechiche.
Mais là, le film est américain. J'ai rarement été habitué à voir ce genre de sujet au cinéma outre-atlantique. Sans doute est-ce pour cela que j'ai d'abord été surpris de voir que l'effet "documentaire" typique de ce genre de film a été abandonné au profit d'une réalisation pensée et délicate, parfois photographique et accompagné d'une musique discrète et planante. Il en résulte une ambiance un peu surréaliste, presque hors du temps.
Même chose pour le casting. Pas de faciès burriné par le désespoir en mode "Vincent Lindon", mais des acteurs jeunes, beaux et attachants. Attachant. C'est sans doute la principale raison qui m'a fait aimer ce film. Généralement, je ne suis pas du genre à m'attacher à un personnage en particulier. Lorsque un protagoniste meurt subitement, ça m'en touche une sans faire bouger l'autre. Mais, avec Grace c'était différent... Mignonne, sympa, intelligente, forte et mélancolique. Je ne sais pas si c'est son caractère, ou le jeu de l'actrice, mais toujours est-il que dès les premières minutes, je me suis pris d'affection pour ce personnage. Je ne suis pas fan des happy-end, mais cette fois-ci, je souhaitais de tout cœur que tout s'arrange pour elle.
Brie Larson porte ce film sur ces épaules. Sans elle, pas sur que les enjeux du scénario m'aurait captivé. (IDEM pour les seconds rôles. Que ce soit le personnage de Mason ou les gamins, tous sont irréprochables).