Certains diront que Still Alice ennuie par sa linéarité et son penchant à nous éveiller une impérieuse compassion. Une pitié forcée envers Alice, Docteur en linguistique reconnue et encensée par ses pairs, qui apprend soudainement être atteinte de la maladie d'Alzheimer. Se tisse alors aussitôt le canevas du drame: un dépérissement progressif et inévitable de la cinquantenaire.


La brillante Professeur, mère et épouse aimante, devient une femme amnésique et détachée, désarçonnée de ses capacités intellectuelles et affectives. Juliane Moore transmet avec justesse et véracité l'altération physique et mentale dont Alice souffre. La Meilleur Actrice des Oscars 2015 excelle en confèrant au personnage une fragilité et une profondeur toute en retenue. Cette dernière reçoit le soutien inconditionnel de son tendre époux (Alec Baldwin plutôt bon) et de ses trois enfants, dont sa fille Lydia (Kristen Stewart tantôt nonchalante tantôt éclatante dans un rôle poussif) qui se distingue, en mal comme en bien, des deux autres de la fratrie. L'échange de la scène finale entre la mère et sa fille conclut sur une note loin s'en faut réussie, sans tomber dans une fatalité grossière et excessive.


Still Alice doit sa force à la prestation de Juliane Moore, dans un film où se jouxtent un apitoiement sur le sort de la malade et une sensibilité intelligible envers elle. La sincérité - et simplicité - apparente du propos font de Still Alice un drame que l'on tentera de garder en mémoire.

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le 28 avr. 2015

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Palatina

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