Pas inintéressant mais un peu facile et complaisant.
Les portraits sont intéressants parce que les intervenants le sont. Les auteurs les font parler, les laissent s'exprimer et c'est là qu'on se rend compte que vivre à la rue ne signifie pas être un imbécile fini. Il y a de bonnes anecdotes, de beaux personnages. Mais ce qui déçoit, c'est que ça ne va pas plus loin que cette présentation emmêlée. L'auteur n'en fait pas grand chose et l'on tourne vite en rond face à un procédé qui n'est là que pour nous montrer la beauté de ces pauvres âmes.
La mise en scène en plus est judicieuse : le réalisateur suit ses intervenants, découpe parfois de manière un peu cinématographique, ce qui peut renforcer le sentiment d'empathie. Le grain typique de l'époque est plutôt sympatoche. Les intervenants s'expriment bien. Je pense que le projet aurait eu plus d'impact sous forme de série : un portrait par épisode. Evidemment, nous aurions eu moins d'images de certains intervenants qui, ici, ont plus d'importance. Mais c'est tellement décousu et ça ne mène tellement à rien au bout des 90 minutes, qu'une série de courts-métrages de 10-15 minutes (comme certains vieux épisodes de "Strip-Tease") aurait mieux fonctionné (il n'y aurait pas eu cette attente d'avoir autre chose à la fin du film).
Bref, ça se regarde gentiment.