S’il est un art où Johnny Depp excelle, c’est bien l’art de l’acteur caméléon. Une maitrise qu’il prouve une fois encore avec son personnage de Whitey Bulger dans Strictly Criminal (Black Mass en VO) réalisé par Scott Cooper (Les Brasiers de la Colère).
Malheureusement la plus grande force du film réside uniquement sur les épaules de son acteur principal qui livre ici l’une de ses plus impressionnantes transformations physiques, pour une prestation ahurissante de magnétisme démontrant avec une facilité déconcertante la dangerosité et la violence de Whithey Bulger, son personnage.
Mais voilà, une prestation parfaite d’un acteur ne suffit pas à rendre un film passionnant. C’est là tout le problème du long-métrage avec son intrigue trop classique et manquant grandement d’ambition, au point que dès que Johnny Depp disparaît de l’écran le film frise à chaque fois l’ennui total. C’est ainsi que le film parvient à se rendre véritablement passionnant, uniquement lors des séquences où Whitey Bulger entre dans ses excès de violences. De ce fait, on retiendra entre autre la séquence du meurtre sur un parking qui démontre parfaitement l’inhumanité du personnage. Le reste du casting, pourtant excellent, n’arrive pas non plus à rattraper les lacunes du scénario, ce qui est plutôt dommage, car nous tenions là un film dans la lignée d’un Donnie Brasco.
En bref, la mise en scène trop classique de Scott Cooper et le manque d’envergure du scénario fait de Black Mass un simple film du dimanche dont l’intérêt ne réside que dans la prestation sans faute de Johnny Depp. Dans l’ensemble le long-métrage est correct mais sent affreusement le déjà-vu. Le réalisateur ne parvenant jamais à donner suffisamment de souffle à son film pour tenir la comparaison avec les plus grands.