Cette affiche dessinée est assez cool. Dommage que ce ne soit pas celle de ma jaquette DVD.

J'avoue avoir eu peur durant les 20 premières minutes de ce film. J'ai cru que ça allait finir comme Jaw. Non pas que la pétillante Goldie Hawn se serait fait dévorer par un requin, mais plutôt par rapport à la forme qui m'a déçu par sa molesse.

C'est un constat assez dur à faire : la course poursuite qui démarre le film est tout simplement illisible. Puis Steven enchaîne les mouvements de caméra sans réelle pertinence : trop c'est trop, cette débauche d'effets de style (qu'il calmera heureusement par la suite) empêche la tension de réellement monter, ça tue le rythme. Mais on sent que sa marque de fabrique, l'amour de la vitesse et du mouvement sont déjà bien présents dans ce métrage.

Heureusement, passé ce cap fatidique des 20 minutes, ça démarre enfin réellement. Tant dans l'histoire qui est d'une épure remarquable, que dans la forme où le jeune SS semble comprendre ce qui est nécessaire pour le montage final. Les scènes se suivent plutôt bien, le rythme est présent, on a même droit à quelques passages complètement fous (les rednecks chez Joe) pour se terminer sur une scène un peu en dessous du reste (sans doute le jeune réalisateur, tel un coq prétentieux, espérait-il arriver à la cheville de Arthur Penn avec "Bonnie and Clyde", mais se vautre un peu) ; ce n'est pas mal fait, bien sûr, mais ça manque de justesse, de profondeur dans la mise en boîte.

Côté scénario, on a droit donc à du bon moment, de bons dialogues. Là aussi c'est un peu maladroit lorsqu'il s'agit de poser les éléments, de présenter les personnages, mais une fois la chose faite, il n'y a plus rien à craindre.

L'on pourra s'interroger sur le fond du film : Spielberg nous présente une femme folle. Certes, une mère devrait avoir le droit de garder ses propres enfants... mais l'on constate tout de même que ce personnage a un sérieux grain et me paraît inapte à surveiller un gosse vu son sens de la réalité... Du coup ça fait un peu mal lorsque, dans le générique de fin, on nous balance que la jeune femme a enfin retrouvé ses droits après un passage en prison, comme s'il s'agissait d'une victoire. Pour moi, le happy ending c'est qu'elle se soit enfin fait arrêter. Non pas que je détestais ce personnage, mais que si on cherche une justice, c'est ce qui me semble de plus adéquat. Cette phrase est donc plutôt une mauvaise nouvelle (qui pourrait annoncer une suite bien bis).

Bref, "Sugarland Express" est un bon film, un bon divertissement. J'aime l'ambiance, j'aime les personnages, même si ça reste sombre et maladroit. Du bon Spielberg !
Fatpooper
7
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le 18 août 2013

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