Et l'oscar de la meilleure déception est attribué à...

Comme beaucoup, voir peut-être trop de monde, j'attendais ce film. Sur le papier, et grâce à la promo presque aussi captivante que celle de Deadpool, ce film avait tout pour marquer les esprits et être un énorme succès. Pour la première partie, la mission est réussi, quand au succès.... Suicide Squad suivait Deadpool et annonçait un renouvellement du genre super-héroïque. Des anti-héros au premier-plan volant la vedette des "gentils" traditionnels.


Que de trahison ! On assiste à un ballet de personnages un peu déviants mais en aucun cas méchants puisqu'un hochement de tête commun, tous prêt à se sacrifier pour le monde qui les enferme et n'a aucune considération pour leur vie. Un peu d'auto-apitoiement et c'est bon, ils sont partis. En une nuit, ils deviennent tous amis et foncent la tête baissé pour lutter contre les vilains de ce truc indigeste et chaotique nommé film. Commençons par le camp des gentils/méchants repentis/ plus compliqué que ça/ pas le temps d'argumenter/ un gros doigt d'honneur. Will Smith est définitivement à côté de la plaque,je le trouve vraiment pâteux et ce n'est rien à côté de la profondeur de son rôle qui me fais demander si Smith a d'abord lu le script ou regarder les zéros sur son chèque. Aucune consistance et il n'est que le pâle reflet du reste de l'équipe comme Kinnaman (Flag), Fukuhara (Katana), Akinnuoye-Agbaje (Killer Croc). Ils ne sont que les principaux exemples de la sous-exploitation des personnages et du manque de profondeur criant et honteux qui gangrène cette équipe "cool et badass". A mes yeux, seul deux s'en sortent plus ou moins bien. Bien sûr, Margot Robbie est excellente. Elle a tous les honneurs et est clairement le seul rôle décapant de ce film. Elle est drôle, décalée et enfin irrésistible (particulièrement dans la scène avec Batman). Elle est l'exact opposée de ce pauvre et affligeant Joker qui n'est de moins qu'un personnage périphérique sous-exploité bien loin de la promotion (mensongère ?) du film. Harley Quinn tente tant bien que mal de hisser le film mais pour sa défense, il est vrai qu'elle n'est pas du tout aidée. Enfin, pour cette première catégorie, je décernerai une mention surprise (mais bienvenue) à Jai Courtney que j'ai eu de plaisir à voir à l'écran, loin d'être acquis. A mon sens, il joue son rôle avec justesse et il est très convainquant. Je fus le premier surpris mais je suis obligé de reconnaître sa prestation, quoique limitée, mais à remarquer dans ce nid infeste et décevant.


Pour Viola Davis, aucun problème. Elle est aussi froide, puissante et digne que ce qu'on pouvait imaginer pour une Amanda Waller. Aussi détachée qu'investie, elle me laisse néanmoins une impression amer. Waller et Katana sont en effet deux personnages apparaissant dans la série Arrow (dont la qualité est certes à discuter) où elles ont bien plus d'intérêt, de consistance et de développement tout en étant des personnages secondaires. Parce que Katana dans ce film est difficilement intéressante et bien loin d'être captivante (l'intérêt de la mettre dans ce film ?).


On en arrive à mes préférés, les méchants, les vrais, les dures, les puissants. Et bien....c'est mauvais. J'arrive même pas à dire autre chose. Cara Delevingne essaye bien de paraître crédible mais entre elle et son "frère" dans le film, l'effet est nanardesque ou vomitif (au choix). Rarement un méchant ou un duo de méchant ne m'a autant déçu. Une incompréhension et une grande tristesse envahissaient mon esprit dès qu'on les apercevait à l'écran. J'ai beaucoup hésité entre un troll ou une blague de mauvais goût de la part du réalisateur. Leur aspect visuel est repoussant, indigne et laisse une sensation de périmée dans le cerveau. Quand au Joker, il est loin d'assurer non plus. Je sais bien que l'ombre du précédent plane sur Jared Leto mais jamais un héritage n'aura été aussi violé ou juste mal respecté. Ce Joker est fade, juste fade. Sa durée à l'écran et l'intérêt de son rôle y sont peut-être pour quelque chose mais tout de même. On frise le ridicule et il nous donne pas du tout l'envie de l'aimer ou même d'en redemander. "C'est tellement jouissif d'être un salopard !" nous disaient-ils. On aurait pu au moins en avoir des bons, non ? Je sais pas trop, peut-être parce que tout le film s'est vendu sur cette idée ?


Rarement vu un film aussi chaotique, autant morcelé et avec une continuité autant saccagée. Le début est un joyeux bordel sans nom et sans aucune cohérence. C'est une bonne idée, cette présentation des personnages mais c'est loupé. En aucun cas, on est pas happé dans un film, dans une narration quand cette dernière s'étouffe elle-même avec ses propres testicules. Même la bande-sonore est ratée. Il y a pleins de bons morceaux mais elle frise la surdose et on finit vite par se lasser.


Bref, tout ça pour dire qu'avant de dire "Fuck Marvel", le réal aurait du commencer par regarder l'étron qu'il a sortit de son anus et qu'il nous a servit sur un plateau d'argent.

BlackHornet
6
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le 8 août 2016

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BlackHornet

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