Il arrive régulièrement qu'un film commence bien et puis au bout d'un moment, tout capote et ça devient mauvais, voire médiocre. Parfois, ce basculement de qualité arrive au milieu, c'est plus rare, mais ça arrive. Je crois que c'est la première fois que je ressens une hausse en fin de métrage : il est ici assez moyen pendant les 3/4 du film et puis la dernière partie fait des étincelles.


L'intrigue manque en effet un peu de surprise, d'originalité, d'inventivité ; l'enquête en soi n'est pas vilaine et rappelle quelques classiques, mais le déroulement est on ne peut plus commun. Même dans les premiers films de ce genre, les auteurs se sont bien plus foulés les chevilles pour offrir quelque chose de plus audacieux. Ici, c'est convenu et on s'ennuie un peu. Les personnages sont pauvrement développés, les scènes sont trop bavardes, les situations sont rarement réjouissantes. Le regain d'intérêt, commence avec la scène du téléphone à la fin, mais s'estompe aussi vite jusqu'au rebondissement final ; si c'est si marquant, c'est peut-être aussi parce que les auteurs changent de ton : jusque là nous étions confortablement installé dans un bain nostalgique et d'un coup, les auteurs nous plongent en plein cauchemar, dans quelque chose de moins 'rêvé', de plus 'réel'. D'un coup, c'est cruel, c'est dur, mais c'est aussi excitant parce que les personnages ont pour la première fois une vraie confrontation (enfin deuxième, la première, c'était la scène du téléphone... y a aussi la scène de la confession, un peu, mais ça passe vite). M'enfin, si cette séquence est chouette, elle est tout de même un peu longue.


Côté mise en scène, c'est joliment tourné, c'est plaisant à regarder. La photographie est réussie, mais on se réjouira surtout de la reconstitution aux petits oignons que les auteurs nous offrent. Pourtant l'image et le son sont résolument modernes, mais l'utilisation de synthé et de zoom font forcément penser aux glorieux 80's. Mais c'est aussi un peu lourd quand même. C'est-à-dire que c'est un peu trop poussif, il n'y a pas un plan qui rappelle les années 80. L'exercice devient lassant, au point que l'on se demande s'il y a vraiment un intérêt narratif à placer l'histoire à cette période. Au final, ça parle un peu de notre 'aujourd'hui' de l'an 2018, mais les auteurs en font tellement dans l'emballage que ça passe quasi inaperçu. Et l'abus de synthé est vite pompant. Les acteurs sont très bons : une belle brochette de jeunes vedettes à qui je souhaite une bonne carrière tant ils se montrent tous convaincants face caméra.


Bref, ça vaut le coup surtout pour les 20 dernières minutes. Le film aurait pu être génial si le déroulement général avait été plus riche.


'Lui' parce que ce n'est pas 'Ça' mais qu'il provoque le même effet et qu'on arrive à une conclusion similaire qu'à la fin de la partie 1.

Fatpooper
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le 22 oct. 2018

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Fatpooper

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