La grande majorité des réalisateurs bâtissent leur carrière autour d'un genre bien particulier. Le public a ses habitudes, c'est rassurant pour les producteurs. Bref, tout le monde y trouve son compte. Mais Danny Boyle, non...


Danny, lui, il refuse de se laisser enfermer dans une case. Ses choix totalement hétéroclites sont déroutants. Film de genre, science fiction, drame, aventure, thriller... Sa capacité à bondir de genre en genre avec une facilité déconcertante le rend passionnant. Personne (même lui ?) n'est en capacité de prédire ses choix futures.


C'est une forme de remise en question perpétuelle tout à fait remarquable.
Je n'ai pas encore découvert la thématique commune à cet enchevêtrement de genre (même si il en existe sans doute une) et je ne disserterai donc pas dessus.


"Sunshine", c'est avant tout la puissance du soleil dans son état brut. Comment retranscrire l'indescriptible, l’intangible ? Le travaill effectué par l’équipe technique sur le son y joue un rôle prépondérant. Il faut découvrir le film au cinéma ou avec un superbe home cinéma et un 5.1 poussé dans leur dernier retranchement pour le savourer à sa juste valeur et comprendre l'objectif de Danny Boyle derrière ce projet.


Ce sentir enveloppé, oppressé, écrasé par cette puissance qui dépasse l’entendement. Danny Boyle a su, avec une totale réussite, retranscrire cette énergie.


Il fallait bien cela pour faire passer la pilule de son pitch totalement improbable. Un voyage jusqu'au soleil pour y larguer une charge nucléaire et réanimer le soleil ? Ok, Armageddon n'est pas loin. Mais Danny Boyle, dans cette mission à haut risque, à une botte secrète : l'auteur de "La plage"


Son passage américain post "Trainspotting" ne lui a pas donné la chance de réaliser de bons films à mon sens mais à eu le mérite de lui faire rencontré un scénariste/auteur de génie : "Alex Garland"


Danny n'est jamais aussi bon que dans ces collaborations avec Alex (pourtant la plage n'était pas une vrai réussite mais depuis qu'il développe des script originaux, la donne à changé)


Cette notion du détail et du dialogue juste. Dans chaque projet développé par "M. Garland", on retrouve cette rigueur scientifique associée à un encrage très contemporain totalement réaliste sans fioriture et sans artifice qui laisse songeur. On retrouve d'ailleurs toutes ces caractéristiques dans son premier long métrage en tant que réalisateur "Ex Machina".


Le casting parfait, d'une crédibilité totale est dirigé comme à son habitude avec justesse par le réalisateur anglais. La beauté froide et mélancolique de "Rose Byrne", l’originalité de "Cillian Murphy", le charisme typiquement américain de "Chris Evans" et le reste de son casting international nous plonge dans les méandres de ce huit clos métaphysique.


N'en déplaise à Matthieu Kassovitz, oui, avec un budget raisonnable de 40 millions de dollars (en partie payé par les studios américains), on peut réaliser un film de science fiction ambitieux en Europe avec un casting international et sans que le contenu soit totalement édulcoré.


Merci Danny pour ce film passionnant, prenant, puissant et mélancolique...

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le 10 oct. 2015

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Antoine Verrier

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