Il faut bien avouer que Danny Boyle est un de ces réalisateurs qui possède une carrière en demi-teinte. Après un succès phénoménal (Trainspotting, véritable chef-d'oeuvre), le metteur en scène britannique a bien du mal à confirmer, signant même des films plutôt ratés (La plage, par exemple).
Cependant, reconnaissons toutefois que si Boyle loupe certains de ses films, c'est parce qu'il affiche une volonté de s'attaquer à plusieurs genre: entre le trip de drogués, l'un ou l'autre thriller, le film de zombies, on ne peut pas tout réussir. Il s'attaque cette fois-ci avec Sunshine au genre de la science-fiction. Comme toute étoile, notre soleil est condamné à mourir. Sauf que cette fois, ça arrive tout de même beaucoup plus tôt que prévu. Ca ne possède en rien quelque chose de réjouissant donc. Cependant, le film ne veut pas se contenter d'être une simple oeuvre de science-fiction. Sur la fin, Sunshine possède des caractéristiques d'un film d'horreur, et d'un thriller à la Alien ou ce dernier est remplacé par un homme se prenant pour Dieu et voulant tuer tous ceux qui veulent réactiver le soleil. En soi, ce n'est pas une si mauvaise idée que cela, mais Boyle ne maîtrise pas totalement son sujet. D'abord, le type survit à de multiples choses tels que des coups de scalpel ou à des bains solaires tellement prolongés que même un cance de la peau n'y survivrait pas... Soit, le scénario possède d'énormes aberrations et de choses non logiques. De plus, c'est assez cousu de fil blanc, on devine aisément la suite des événements. Enfin, soit, ça n'empêche qu'on regarde toutefois l'oeuvre, malgré son scénario assez léger.
Car sur le côté, Boyle a quand même quelques qualités: tout d'abord, il possède un casting international assez étoffé et rendant tout de même un peu plus crédible le voyage dans l'espace, comme ça se passe maintenant d'ailleurs. Ensuite, la plupart des acteurs sont corrects, avantage toutefois non négligeable. Avec une attention plus spéciale pour les comédiens asiatiques et notamment Michelle Yeoh. Ensuite, la photographie du film est assez réussie. On a droit à de très belles images "du soleil", mais également à des plans où il existe une sorte de pièce spéciale où chaque personnage peut créer l'environnement qu'il en a envie. Deux moments très réussis et notamment lors du suicide de l'un des héros de la navette. Enfin, il faut bien avouer que la musique du film, signée John Murphy, est assez réussie et prenante. D'ailleurs, il semble devenir le compositeur fétiche de Boyle puisqu'il a signé les Bandes Originales de Millions et de 28 jours plus tard.
On peut regretter, c'est aussi le fait que les personnage s'entretuent plutôt que s'entraident comme dans Alien. Il est clair que Boyle a voulu rendre une sorte de petit hommage à ce genre de films et notamment à 2001, l'odyssée de l'espace également puisque l'oeuvre possède un côté plus porté sur la donnée philosophique. Qui sommes-nous, au fond, pour pouvoir tenter de redonner vie à une étoile? Nous ne sommes que des être humains, la création doit reprendre ce qui lui appartient et libre à elle de faire mourir les choses. La mort ne fait-elle donc pas partie de la vie ? C'est également l'un des autres côtés positifs de l'oeuvre même si d'autres films sont nettement plus poussés en la matière.
Bref, à mon sens, Sunshine est une oeuvre qui se laisse regarder, en dépit des défauts que celle-ci possède. Il ne s'agit nullement du film le plus désastreux de Boyle mais on est à des millions d'années-lumières toutefois de ce qu'il a pu réaliser avec Trainspotting...