Sur la piste du Marsupilami par Analytik
Alain Chabat aime se faire désirer. 8 ans après RRRrrrr!!! et 10 ans après Astérix et Obélix : Mission Cléopâtre, le réalisateur français revient sur les écrans pour une nouvelle comédie dont lui seul a le secret. Que vaut ce voyage en Palombie pour partir à la découverte du Marsupilami?
C’est au début de l’an 1992 que le couperet tombe: Les Nuls arrêtent la télévision. Derrière ce groupe d’humoristes mythique se cachent des heures et des heures de divertissement avec un humour totalement décalé. C’est ainsi bien des années plus tard qu’Alain Chabat décide de transposer son univers particulier sur les écrans de cinémas dans RRRrrrr!!!, Astérix et Obélix : Mission Cléopâtre ou encore Didier pour des trajectoires finales assez différentes.
Le petit nouveau, c’est Sur la piste du Marsupilami. En effet, le réalisateur a décidé d’adapter l’œuvre au succès international d’André Franquin pour son nouveau long-métrage en s’inspirant de l’univers créé par le dessinateur. Bien que le film, d’un point de vu scénaristique, ne suive en aucune façon la bande dessinée, Sur la piste du Marsupilami arrive à sortir du lot grâce à de nombreux atouts.
Il faut dire qu’Alain Chabat a mis les moyens sur ce long-métrage. Outre un casting alléchant composé de Chabat himself mais également de Jamel Debbouze ou encore de Lambert Wilson, le réalisateur s’est également attardé avec parcimonie sur beaucoup de détails pour rendre le film le plus proche possible de l’univers initial. Cet univers, justement, mise beaucoup sur l’environnement de la jungle mexicaine pour recréer la magie de la BD, ce qui est en fin de compte assez réussi. De plus, le Marsupilami bénéficie d’une très belle modélisation numérique qui devrait ravir tout le monde, même les plus sceptiques.
Le principal intérêt d’une comédie est que cela fasse rire le spectateur. Est-ce que ce point essentiel est maitrisé ? A vrai dire, à moitié. Sur la piste du Marsupilami reprend avec une grande efficacité les grandes lignes de l’humour des Nuls en nous gratifiant d’absurde à haute dose digne des plus grandes heures de la troupe comique. Oui mais voilà, le film est avant tout une comédie familiale et de ce fait, la moitié du film ressemble plus à un concours de la blague la plus puérile possible qu’à un humour travaillé et recherché, c’est qui s’avère assez dommage.
Rapidement évoqués plus haut, les acteurs, quant à eux, sont assez inégaux. Les majors de la comédie française sont là mais tous ne portent pas la même ambition au film. Alain Chabat reprend avec plaisir son humour très spécial qui fait la force du film alors que dans le même temps Jamel Debbouze tire plus vers le bas que vers le haut en enchaînant les blagues et situations douteuses. On aime ou on aime pas. Au-delà des deux acteurs principaux il est aussi question des seconds rôles. Là aussi, c’est assez inégal. Entre un Fred Testot méconnaissable par le maquillage et par le jeu totalement plat et une Géraldine Nakache inutile, le casting de ce côté est assez pauvre. Malgré tout, il arrive parfois qu’une étincelle jaillisse de là on où ne l’attend pas forcément, et cette étincelle, c’est Lambert Wilson qui, jouant un militaire impétueux, arrive à nous gratifier de la scène la plus drôle jamais vu au cinéma depuis bien longtemps. Je vous réserve la surprise mais ça vaut vraiment le coup.
Richesse visuelle et technique, Sur la piste du Marsupilami est sans doute la comédie de l’année en France où Alain Chabat revient avec brio sur son style bien particulier qui a fait mouche pour les fans dans le passé. Malgré un humour à deux vitesses, le film s’en sort pourtant bien et devrait ravir petits et grands. On attend le prochain film d’Alain Chabat avec impatience.
