C'est vraiment dommage que ce soit là le premier long métrage de ce réalisateur. Ce n'est pas forcément son talent que je remets en cause, mais le pouvoir qu'il devait posséder sur ce projet et qui devait, je pense, être fortement limité. Le fait est, "The frozen ground" aurait pu être un bon film si le traitement dépassait les 120 minutes...
Le scénario est intéressant. On a des personnages, des motivations, des conflits chez chacun, des résolutions difficiles. Malheureusement tout va trop vite. Certaines séquences en sont donc réduites au strict minimum et frôle parfois l'illogique ou la facilité. De même, si les personnages sont construits, on aurait aimé les suivre un peu plus longtemps pour les connaître un peu mieux. Si on prend le cas du tueur, par exemple, une seule scène de quelques plans a été tournée pour nous montrr son rapport à la famille, alors que ce sujet méritait plus de temps.
La mise en scène souffre de ces raccourcis et là aussi on trouve ds plans extrêmemnt courts pour situer l'action mais aussi pour la voir se dérouler. Toutes les cinq minutes, nous sommes dans une scène différente. Il en résulte une impossibilité de faire monter la tension la plupart du temps, tout va trop vite, on ne profite de rien. Pourtant il y avait des raisons de s'attarder : des décors riches, des acteurs de très bonne facture à fond dans leur rôle (Nic dans la retenue, et John très inquiétant), des lieux glauques, des belles gonzesses, des situations intéressantes, ...
Je regrette tout de même une chose : que parmi tout ce qu'il manque, l'auteur a toruvé le temps de s'attarder inutilement sur la misère de la jeune fille (Vanessa très mignonne et convainquante). Il fallait filmer sa détresse, mais comparé à tout le reste qui est à peine montré, on revient un peu trop souvent sur ses problèmes. A tel point que ça énerve car ce n'est clairement pas un personnage qui tente de résoudre ses conflits, mais qui se contente de subir et fuir.
Bref, un thriller qui aurait pu être grand avec un traitement approprié, à savoir prendre son temps et ne pas avoir peur de dépasser la barre des 120 minutes. Au lieu de ça on a une sorte de film épileptique, proche d'une série télé à la NCIS, avec une enquête qui alterne trop vite piétinnements et avancées extraordinaires. Dommage, car pour une fois Nic s'éloigne des sentiers de la série B.
Bonus : http://image.noelshack.com/fichiers/2014/49/1417519971-frozen-ground.jpg