Dario Argento le sorcier !

Dario Argento délaisse (un peu) le giallo, pour embrasser le genre fantastique. On s'intéresse ici à une jeune Américaine, qui rejoint une école de danse en Allemagne. Mais après la disparition sinistre d'une élève, des choses bien sombres pourraient se tramer dans l'établissement...

Disons le d'emblée, l'intérêt de "Suspiria" est avant tout sa mise en scène à tomber par terre. Car si le scénario est intrigant, les péripéties proposées ont une cohérence somme toute relative, et la protagoniste n'est guère développée ! Mais cet aspect étrange de l'histoire est probablement voulu, s'accordant finalement à l'ambiance de cauchemar éveillé qui se dégage de l’œuvre.

En effet, Dario Argento nous offre une mise en scène des plus baroques. Des couleurs primaires, surtout rouge et bleu, largement mises en avant, au point de saturer l'écran (le film fut l'un des derniers tournés en Technicolor, technique contribuant à cet effet). Un mélange de décors art nouveau inquiétants, et d'architecture 70's. Des meurtres sauvages particulièrement graphiques et impressionnants. Une BO des Goblin qui s'associe sans mal à cet ensemble cauchemardesque.

En résulte un film qui marqua le cinéma d'horreur, et est considéré comme l'un des incontournables de Dario Argento. A noter qu'un remake audacieux et intéressant est sorti en 2018.