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La palme du courage
Pahani a bien du mérite: son courageux engagement est à la mesure de la politique nationale Iranienne, radical et indéfectible.
Mais est-ce suffisant pour réaliser un bon film ? Evidemment, non.
Un film doit avoir un discours, certes, et Taxi Téhéran l'a, quoique trop morcelé et au fond assez superficiel. De plus, Pahani ne parvient jamais à dérouler ce verbe si fleuri dont faisait preuve son compatriote Abbas Kiarostami. Ses conversations sont assez lourdes, simplistes et stéréotypées. Aucun souffle libertaire, aucune plongée sociologique, aucune vibration ni empathie.
Par ailleurs, il lui faut une esthétique. Or, Pahani a beau s'inspirer de la contrainte et s'essayer à une nouvelle forme (filmer depuis un taxi, avec des caméras et des téléphones portables, sous différents angles de vue ; mélanger documentaire et film), le résultat demeure bien trop insuffisant. En effet, on s'ennuie assez vite, las de voir cette même expression improbable et insignifiante du cinéaste, aux commentaires pompeux, et des personnages qui se succèdent sans cohérence, n'en disant pas assez – ou parfois même, ne disant rien.
Une palme du courage. Et guère d'autre.
5,5/10
6
Écrit par
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le 11 juil. 2020
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