Taxi Téhéran par Nicolas Gày

Loin de moi l'idée de détruire l'image d'un réalisateur qui oeuvre pour la diffusion du 7e art dans son pays, et luttant pour la liberté d'expression et contre la loi de la charia, ce qui est louable et plutôt même admirable. En revanche, voir que son film Taxi Téhéran agite les papilles de nombreux cinéphiles, je me demande sincèrement ce qui a pu frapper les spectateurs dans les salles de projection. En effet, autant le dire tout de suite, car cela m'arrive quand même rarement, j'ai hésité à plusieurs reprise à me barrer de la salle.
Ce film n'est en fait pas vraiment un film à proprement parlé. Je vais m'expliquer: ce long métrage est une fausse caméra caché mettant en scène un réalisateur (se jouant lui même) dans un taxi faisant le tour de Téhéran. Jusqu'ici tout va bien... Mais plusieurs problèmes sont notables dans ce film, selon mon humble avis bien entendu. Premièrement le fait de filmer en fausse caméra caché dans un taxi et ne jamais sortir la caméra de la voiture limite la variété des plans à 3 : Plan conducteur, plan passager, plan large de tout l'intérieur de la voiture avec la caméra sur le capo. Autant dire que 3 plan dans un long métrage, ça a tendance à être chiant. Ensuite vient la pauvreté des dialogues. Car oui excusez moi Ô grands fan de ce film, mais chaque dialogue est ponctué d'une pub pour un film de Woody Allen (je n'aime pas ce type) ou pire d'un des films de Jafar. Bon jusque là vous me direz peut être : rien de grave. Mais quand vous allez au cinéma, est ce que vous vous attendez à 1h30 de film avec 3 plans différents et des pubs pour Woody Allen, et un seul et unique dialogue sur la Charia, ainsi que quelques vagues protestation aux atteintes à la liberté d'expression ? Moi non en tout cas.
Alors certes, Jafar est un réalisateur à soutenir car il montre une forte passion pour le cinéma et la liberté de filmer et de s'exprimer, et en ce sens je le soutient totalement. Mais d'un autre côté, si on sort ce film de son contexte, qu'on oublis qu'il a été interdit de diffusion en Iran, que c'est un doigt d'honneur à la loi de la Charia et une étreinte au cinéma, et bien ce film devient plat, ennuyant, chiant au possible, alors non je ne peux mettre une bonne note car une oeuvre d'art, selon moi, ne doit pas reposer la totalité de son intérêt sur son contexte.