Ted
5.6
Ted

Film de Seth MacFarlane (2012)

Ted cristallise le savoir-faire de Seth MacFarlane en matière de comique parodique, mêlant la sitcom et le cartoon pour un divertissement décapant et audacieux, composé d’une série de sketchs qui n’ont pour seule justification que de mettre en scène une gradation dans la vulgarité, jusqu’à ce point de non-retour au-delà duquel le réalisateur retrouve le chemin balisé du romantisme (faussement) naïf.


Il faut voir Ted comme un conte moderne : narré par un conteur dont la voix, douce et suave, rend l’horreur acceptable, il se saisit de l’ours en peluche comme le symbole de l’enfance préservée et prolongée jusqu’à l’excès par un homme qui vit dans un microcosme, petite bulle que responsabilités et engagement sentimental viennent percer. La subversion dont fait preuve le long métrage réside dans le regard qu’il porte sur le doudou qui, d’un objet qui concentre l’affection d’un enfant, devient un mauvais génie qui détruit l’innocence et la candeur pour raccorder l’existence à ce qu’elle peut avoir de plus triviale : déjections humaines sur le parquet, danse lascive sur la caisse d’un supermarché, fornications dans la réserve, alcool et drogues. MacFarlane recourt donc au conte afin d’en subvertir les codes et y substituer une lucidité (outrancière) sur le monde et les hommes, de la même façon que sa série animée American Dad revisitait le film E.T. (Steven Spielberg, 1982) et l’amitié sincère entre un garçon et un extra-terrestre en une peinture au vitriol de l’Amérique contemporaine.


On ne pourra qu’apprécier les nombreux clins d’œil à la pop culture des années 80, notamment l’œuvre culte Flash Gordon ou la reprise de la chanson « Stayin’ Alive » des Bee Gees, donnant lieu à l’une des séquences les plus savoureuses du long métrage – la fameuse confrontation de points de vue sur la première rencontre en discothèque. Ainsi que la prestation d’acteurs en pleine forme, à commencer par le duo principal : Mark Wahlberg et Mila Kunis.

Créée

le 8 mars 2021

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