Dans cette entreprise de redorer le blason de la saga, Terminator : Dark Fate faisait figure de maître étalon depuis les premières images entrevues ça et là sur la toile. Le retour de Linda Hamilton et de Schwarzy, la présence d'un robot à la T-1000, des gimmicks qui n'ont pas beaucoup évolué depuis presque trente ans, un programme alléchant, définitivement nostalgique voire salvateur tant les précédentes réalisations autour de la mythologie du Terminator n'ont jamais été à la hauteur.


Dans cette recherche de la démonstration technologique et de lendemains déjà anticipés, la vision des Etats-Unis qu'a James Cameron et son cinéaste n'est pas bien différente de la nôtre : les femmes mènent la barque, combattent pour leur propre survie et la survie des leurs à la frontière du Mexique, où les rôdeurs illégaux qui veulent se faire la malle se font gentiment enfermer comme des bêtes. Passons sur l'idée d'une "retraite à l'américaine" où l'on resterait cloitré chez soi à regarder la télé, mêmes les machines finissent par prendre de mauvaises habitudes. On hésitera entre le cliché pataud et une vision subjective du bonheur et de l'accomplissement à l'américaine (avoir une maison dans les bois, un chien, boire des corona).


C'est aussi ce qui grince ici. C'est une alchimie qui ne marche pas. Impossible de prendre au sérieux cette aventure menée tambour battant où tout se chevauche si bien que même les justifications apportées par le scénario semblent improbables. Tout glisse bien trop comme sur des rails. L'action est trop schématique quand elle ne reprend pas, à un ou deux éléments près, la même chorégraphie de l'illustre second volet de la saga. Le plaisir pur, totalement nostalgique, de la première demi-heure, laisse malheureusement place à l'indigence et la redondance. On abandonne le navire un peu par défaut puisque l'on n'y croit plus. On y croyait, pourtant, puisque rien n'est à la base mauvais.


Simplement, les carcasses se traînent, le filmage oscille entre le spectaculaire trois étoiles et le banal digne d'une production de réseau social de 3 millions d'abonnés. Ce n'est pas mauvais, mais ça n'est pas au niveau. C'est le film rêvé pour agacer Trump tant il est 100% Mexique. Une parabole pas très fine de l'Amérique d'aujourd'hui, pas très bien réglée niveau émotion et gestion du fan-service car quand le cinéaste ne sait pas où aller, c'est un gimmick culte parfois embarrassant qui surgit de nulle part. Si le procédé est amusant au début, il finit par lasser car on sent que l'entreprise n'a pas les moyens de ses ambitions et finit par tourner en rond.

XavierChan
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le 2 nov. 2020

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