Gneugneusys, ouais. Et non, jamais je n'appellerais ce truc par son vrai nom. Il peut déjà s'estimer heureux que j'accepte encore de l'appeler "Terminator", même si ici c'est plus en référence à l'état de la franchise qui est "terminal". Pour faire court : rien ne va. Mais genre, vraiment rien. C'est même à se demander si il n'y avait pas quelqu'un de payer pour surveiller que tous soit de la merde dont il n'y a rien à tirer en permanence. Chaque seconde, chaque plan, chaque arrêt sur image de ce film est un baton tendu pour remuer la merde.


Et puisqu'il faut commencer quelque part, on va commencer par taper sur les acteurs. En terme de casting de merde, Gneugneusys est un cas d'école. Kyle Reese est ici incarné par Jai Courtney, connu pour son interprétation magistrale dans un autre 5è opus de génie, et que l'on redécouvrira un an plus tard en super vilain le plus attendu de DC aux côté de la grognasse à couette colorée qui baise le Joker le plus attardé qui soit. Il est aussi connu pour avoir joué les gros bras, digne successeurs du sergent Hartman, dans une adaptation dantesque d'un chef d'oeuvre de la littérature jeunesse. Plus sérieusement, vous vous souvenez du Kyle Reese d'origine ? Ce jeune soldat à la fois courageux, astucieux, qui à traverser le temps pour sauver sa belle demoiselle, prêt à renoncer à une paix pour laquelle il s'est battu pour un ultime combat dont il sait qu'il n'a presque aucune chance de ressortir vivant ? Bah vous pouvez l'oublier : dans Gneugneusys, Kyle est ici une chiffe molle complètement castrée par Emilia Clarke dont la palette d'émotion quand il s'agit de jouer la femme forte (ou de jouer tout court, en fait) se résume à celle d'une poule. D'ailleurs on avait peut-être ici un présage de la fin de Game of Thrones. Si ça se trouve le réalisateur est un génie qui avait vu l'avenir et a essayé de nous mettre en garde, auquel cas tout est pardonné.


Même si dans sa mise en garde il aurait quand même pu éviter quelques travers, comme éviter de nous détruire l'image de Schwarzy en Terminator. Si le 3 fleurait déjà bon la senteur de dégel de caca de chien à l'arrivée du printemps, au moins notre colosse Autrichien avait encore de la gueule dans son rôle. Le 4 avait fait appel à un caméo dispensable par la magie de la doublure et des effets spéciaux, mais au moins le mythe restait intact. Et là arrive Gneugneusys qui s'est dit que le monde manquait vraiment de la réponse à la question suivante : "mais dis-donc Jamy, à quoi ça ressemble un Terminator vieux ?". A rien de bien glorieux mon pauvre Fred, c'est même assez triste, surtout que non content d'avoir coupé les couilles de Kyle Reese, le film juge bon de couper également celle du Terminator. On a ainsi le droit à un nombre de scènes et de répliques bien malaisantes sur un Terminator bon pour la casse qui essaye de s'intégrer à la vie humaine, avec par exemple ce moment mémorable où il dit sans aucun tabou que Kyle et Sarah doivent absolument copuler pour le salut de l'humanité, et leur réaction de jouvenceaux qui ignore que les humains ça pousse pas dans les choux est supposée être trop rigolote. Sauf qu'au final, c'est à l'image du scénario du film : c'est tellement con qu'on se demande si le scénariste qui a écrit ça n'est pas mort d'une tumeur au cerveau quand il écrivait les grandes lignes.


Ah oui, parce que Terminator Gneugneusys, c'est pas juste une destruction de mythe comme on a jamais vu, dont je pourrais parler encore longuement entre John Connor devenu un méchant Terminator ou la fabrication de T1000 "comme des chocapics", pour reprendre un homme bien plus talentueux que moi dans l'art de défoncé des navets. C'est également un des scénarios à base de voyage dans le temps les plus compliqué et les plus incohérent que j'ai pu voir. Ce n'est un secret pour personne : le voyage dans le temps c'est dur à écrire, et impossible à faire sans pirouette pour justifier les incohérences. Et soyons honnête, Terminator n'est déjà pas un exemple en matière de cohérence sur le sujet, mais au moins le 1 et le 2 avaient la politesse de se concentrer sur un passé et un futur bien définis qui faisait que c'était facile à suivre. Sauf que les scénaristes de Gneugneusys, ils sont les plus forts, ils ont la plus grosse et ils savent mieux faire que tout le monde, du coup ils se sont dit qu'un film avec un passé et un futur, c'était un truc de tafiole, et puis ça donne des films qui sont pour les cons. Alors ils ont fait un film pour les gens intelligents, qui multiplient les dates passées, futures et sur plusieurs lignes temporelles. Et le résultat, quand on est con comme moi, c'est que dès qu'on s'arrête deux secondes sur ce bordel, on se rend compte que rien ne tient. Et même pas besoin de chercher la petite bête : le seul fait que Reese, en voyageant dans le passé, se retrouve dans un passé différent de celui que lui racontait John Connor est un viol total de la logique des voyages dans le temps.


Bon, le film est con, ça c'est acté, mais est-ce que le film est au moins regardable ? C'est rhétorique, parce que Gneugneusys c'est un film qui a le soucis du détail : quitte à faire de la merde, autant aller au bout de la démarche. Le film n'a du coup même pas la politesse d'être un vrai nanar jouissif à mater. En fait, le film est même d'une chiantise interstellaire où on lutte pour ne pas s'effondrer de sommeil entre deux dialogues nuls et des scènes d'action mollassonnes, une bande-son bien oubliable et un porno d'effets spéciaux pas vraiment bien finassés (les blessures sur le T800 avec les morceaux de chair qui partaient en lambeau au fur et à mesure semblaient plus crédible dans les 2 premiers).


En bref, avec ce film, Terminator a touché le fond, et a prouvé une bonne fois pour toute qu'il vaut mieux une licence morte au sommet de sa gloire que zombifiée au nom du marketing. Pourtant c'est pas faute d'avoir engagé Tim Miller pour essayer de creuser davantage ensuite.

Legeno
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le 17 janv. 2020

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