On croyait l’espèce des dinosaures définitivement éteinte. Pourtant, coup sur coup, les fossiles ont envahit les écrans avec une vigueur toute relative. Après le très moyen opus confié à monsieur Trevorrow, c’est Alan Taylor qui tente de ressusciter cette fois une ancienne race disparue.
On retrouve donc avec une certaine nostalgie notre spécimen de Schwazeneggerus passé à la moulinette numérique pour l’occasion. Le jeu d’acteur du bonhomme était déjà monolithique, mais là, il devient carrément minéral. Pour lui retourner la réplique, on a recruté la fine fleur de la série tv us et du ciné pour ados. Emilia Clarke, plutôt à l’aise avec les dragons et autres sauriens, Jay Courtney qui, depuis Divergente, s’est spécialisé dans le spécimen à QI limité. Quant à Jason Clarke, il préfère d’habitude la compagnie des primates motioncapturés.
Tout ce petit monde se croise deux heures durant dans une course poursuite exténuante de platitude. De molles scènes d’action s’enchaînent, reliées entres elles par des tunnels de dialogues scientifico-soporifiques. A aucun moment le Johnconnorex ne parvient à susciter le moindre frisson. Cameron avait réussit sur les deux premiers chapitres à créer une tension palpable, un sentiment d’urgence et un fond de désespoir rarement prit en défaut. Le peu de dialogue soulignait la maestria de la mise en scène et un sens maniaque du cadrage. Taylor fait l’économie de ces aspects et s’enfonce dans une vague chose filmée pseudo révérencieuse. Plus que rendre hommage à la duologie originel, Terminator Genysis cause des dommages collatéraux à ses aïeuls.
Pourtant, à l’instar d’un Jurassic world, le fil de l’histoire suit celui des premiers opus. Une poursuite désespérée pour échapper au némesis cyborg. Mais le traitement est tout autre. Alors que Cameron se concentrait sur le rythme, l’action, et une narration purgée de ses dialogues ronflants, Taylor s’embarque dans tempo molasson car sclérosé par des répliques plombées. Même le fan service fait peine à voir tant les punchlines mythiques recyclées sont sabordées. Au panthéon du ridicule, Arnold, lui qui incarna un T800 terrifiant, est relégué ici au rang de running gag, unique ressort comique d’une œuvre qui se prend décidément trop au sérieux. Chaque mimique ou réplique déclamée par notre dinosaure aux hormones provoque un sentiment de malaise et on se prend de pitié pour ce cyborg vieux ET obsolète.
Une fois encore, les studios surfent sur la vague nostalgique pour livrer un film honteux de mercenaire. Véritable insulte à James Cameron et aux fans de Terminator, on regrette que Schwarzy ait succombé aux sirènes du billets vert. Détruire à ce point l’aura qui se dégageait de cet acteur et de ce rôle en particulier, il n’y a que Hollywood qui en était capable. Et avec cette fin ouverte, on sait déjà qu’une suite verra le jour.
I’ll be back ? Oui, malheureusement.