Amenábar est un assez piètre réalisateur, qui n'a été - à ce jour - responsable d'aucun film vraiment bon, même si les Espagnols le surévaluent au milieu du désert cinématographique national. Ce "Tesis" datant de ses début avait à l'époque enfumé les fans de cinéma "fantastique", mais le revoir aujourd'hui révèle clairement son abyssale vacuité : entre un sujet aujourd'hui ringardisé - les snuff movies, quelle horreur ! - et surtout traité bien anecdotiquement, avec leçon de morale finale pour nous confirmer que nous sommes tous, téléspectateurs, ardents consommateurs de snuff -, un scénario qui se perd dans d'interminables retournements entre les deux suspects pour déboucher sur une fin sans surprise aucune, une mise en scène qui louche en permanence sur le modèle De Palma sans jamais en saisir l'essence, et surtout une direction d'acteurs pathétique (il faut voir combien Ana Torrent est mauvaise ici, elle qu'on avait tant aimé dans "Cria Cuervos", pour se faire une idée de l'incompétence générale à l'oeuvre sur ce film), Amenábar a tout faux. "Tesis" est sauvé de l'étiquette de "navet absolu" grâce à une scène anxiogène qui voit nos "héros" enfermés dans le noir d'un labyrinthe de couloir... C'est l'unique moment du film qui voit naître autre chose qu'un réflexe programmé chez le spectateur : un début d'émotion. C'est bien peu.