The Artist par Florian Bodin
On parle beaucoup de The Artist ces temps-ci et en particulier aussi de la prestation de Jean Dujardin qui lui à valu un Golden Globe et un prix au festival de Cannes l'an dernier. Mais on en parle aussi car c'est un film comme on en voit plus à notre époque. Il faut dire que réaliser un film muet à l'ère de la 3D, c'est presque suicidaire. Alors, The Artist rend t-il véritablement hommage au genre ?
Lorsque durant le dernier festival de Cannes, j'ai vu la bande annonce du film, j'ai été époustouflé. J'étais tellement heureux de retrouver le genre du muet que j'ai mis tous mes espoirs sur ce film qui s'annonçait magistral. Et il est clair que je n'aurais peut-être pas du. Non pas qu'il soit mauvais mais qu'il se plombe tout seul. Je m'explique.
The Artist nous narre le récit de George Valentin, acteur de muet particulièrement apprécié du public, il est au sommet. Jusqu'au jour ou le cinéma parlant va arriver, et tout ruiner. Il va tomber de haut et aura bien du mal à se relever.
Et c'est déjà là que le bas blesse. Ce sujet à déjà été traité dans pas mal de films, et l'on peut s'attendre dès le départ à de nombreux poncifs, à presque tous les clichés possibles sur la métaphore de la chute. Bien sûr, le film pourrait éviter tout cela mais au contraire, il s'embourbe. Comme Jean Dujardin dans son sable mouvant, le film n'aura de cesse de s'enfoncer petit à petit.
Et ce n'est pas non plus le casting, pourtant très agréable, qui relèvera beaucoup le niveau. Dujardin est certes bon, à un certain charme, mais on à le sentiment qu'il joue de manière poussive, comme si selon lui le muet était synonyme de grandes grimaces ou de pitreries tandis que Bérénice Bejo est charmante mais aussi particulièrement agaçante au final. Et je ne parlerais pas du chien, sorte de ressors comique de secours quand les acteurs n'arrivent pas à totalement convaincre.
Alors certes je casse du sucre sur le dos du film depuis tout à l'heure mais il faut avouer qu'il à aussi ses bons côtés. Parfois touchant, le film arrivera à vous faire verser quelques petites larmes ou à vous faire sourire, en particulier grâce à cette jolie séquence de claquettes.
On pourra aussi saluer le somptueux travail qui à été accompli afin de nous plonger en plein coeur des années 20, d'autant plus que la qualité de la réalisation mets particulièrement bien en valeur le tout. N'oublions pas non plus la sublime bande son composée par Ludovic Bource, aux rythmes qui vous resteront encore en tête et qui ne vous donnerons qu'une envie : aller l'acheter à la sortie de la séance.
The Artist n'est donc pas aussi excellent qu'on peut s'y attendre. En voulant trop coller à ce genre du film muet comique et dramatique, il s'est en quelque sorte coulé tout seul. On ne retrouve pas toute cette folie que l'on pouvait voir dans les muets de l'époque.
Reste tout de même un film agréable à suivre, bien réalisé et touchant qui montre que même aujourd'hui on peut encore réussir quelque chose avec un genre donné pour mort. Il ne manque à celui-ci qu'un véritable renouveau pour que les gens redécouvrent véritablement le plaisir du muet.
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