The Babysitter
5.5
The Babysitter

Film de McG (2017)

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Si le regain d’intérêt à son sujet était perceptible, difficile toutefois d’attendre vraiment au tournant The Babysitter : car dans le genre de l’épouvante-horreur à des fins récréatives, l’espérance est l’ennemi de l’amusement. C’est ainsi que l’expérience eût tôt fait de virer à la belle surprise : assumé jusqu’au bout des ongles, le long-métrage de McG est un savant mélange de codes, impertinence et ironie au service d’une sortie d’enfance proprement explosive.


Avec ses fondations conventionnelles en trompe-l’œil, slasher oblige, le film capitalise surtout à n’en plus finir sur la relation liant Cole à Bee : alors qu’il aurait été tentant de le taxer d’ingéniosité poussive, les tourments du jeune homme n’ayant rien d’original dans le genre, ou que l’image de la baby-sitter sexy ne date pas d’hier, l’écriture de ces deux personnages que tout oppose est des plus réussie. Car si Cole est savamment attachant, c’est en grande partie grâce à leur complicité non-feinte, elle qui va influer de manière inflexible sur le déroulé d’une trame surprenante.


De fait, même si la fraîcheur du long-métrage devait s’étioler à petit feu, son autre grande réussite tient en sa capacité à être imprévisible : quand bien même nous devinerions les grandes lignes du chaos sanglant à venir, le récit va multiplier les ressorts inattendus en malmenant sa propre bande de tueurs (supposément) novices de manière abrupte au possible. Certes, sa teneur horrifique s’évanouit très rapidement de la sorte, mais The Babysitter s’avère être d’une cohérence et d’un jusqu’au-boutisme en disant long sur ses intentions de départ : le gore n’est jamais qu’un accessoire au service d’un humour de tous les instants, et ses retournements de situations, facéties et coups du sort conduiront de bout en bout à une franche poilade.


Naturellement, il serait malvenu de réclamer de concert une maturité dans le texte, le film embrassant à corps perdu (mais non sans maîtrise) son rôle de divertissement cradingue… enclin à une savoureuse autodérision. Le scénario de Brian Duffield reste cependant très pudique vis-à-vis de certains aspects de l’adolescence, le tandem Cole-Melanie étant tout au plus mignon, tandis que l’on décèle un net lâcher-prise dans son ultime segment : la cascade automobile vaut certes son pesant de cacahuètes, mais cela est quelque peu too much.


Reste que The Babysitter ne se parjure à aucun moment, ce qui constitue peut-être le plus important des motifs de satisfaction : formellement « propre » sur lui, bien aidé par sa brochette d’interprètes investis comme pas deux et un potentiel comique percutant, cette relecture ludique du « home invasion » se recommande sans sourciller.

NiERONiMO
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le 5 oct. 2020

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