En rendant un certain hommage aux films noirs des années 1940 ("Tueurs à gages" et "Le dahlia bleu", tous deux avec Alan Ladd (immortalisé dans "L'homme des vallées perdues"), ont été visionnés par le directeur de la photographie pour un rendu le plus esthétique possible), les très écletiques frères Coen livrent une histoire bien ancrée dans le contexte des 40's, à savoir un coiffeur qui veut pimenter sa vie d'homme marié dans des affaires d'argent sale et dans laquelle la justice à du mal à faire son travail. Véritable réquisitoire contre la justice américaine, Bill Bob Thornton ("Armageddon") excelle dans son rôle impressionnant de coiffeur. Chaque partie de son visage illuminée tour à tour l'impose comme un acteur charismatique de premier plan sans aucun doute. Ensuite, même si le scénario s'égare et s'embourbe dans le genre policier et judiciaire, le film se laisse regarder en dépit d'une réalisation-narration complètement molle, lente, et donc forcément désagréable au possible. La construction de "The Barber" en pâtit, ce qui rend un décalage entre l'interprétation de Thornton et de la mise en scène. Cela dit, ça se laisse regarder jusqu'à la fin. Messieurs les frangins, je n'ai vu que "No country for old men" que j'avais super bien aimé, et ce n'est surement pas votre dernier film que je regarderai, soyez en assuré ! A noter : "The Barber, the man wasn't here" a reçu le Prix de la mise en scène à Cannes en 2001.