The Blade
7.4
The Blade

Film de Tsui Hark (1995)

Dans un décor aux couleurs de rêves et de cauchemars, une légende naît dans la douleur. Nom emprunté, père de substitution, les ingrédients sont réunis, la vérité peut éclater. Le passé refait surface et appelle à la vengeance qui, comme souvent, sera un carburent explosif à l’éveil des héros. Et qui dit vengeance, dit combat solitaire et conflit intérieur. Mais c’était compter sans la bêtise des amours innocentes, proies prisonnières de chasseurs aux allures animales. Dans un labyrinthe de bambous géants, le sacrifice sera grand et l’épreuve rude.


Perdu et diminué mais se croyant à l’abri, une nouvelle vie ajustée a failli commencer pour le jeune estropié. Pourtant, il est bien connu que les héros ne voient pas le jour dans le bonheur et la tranquillité, mais plutôt dans les flammes rougeoyantes de l’Enfer. Avec pour seules armes un bras malhabile et une lame brisée, l’orphelin humilié trouvera les ressources requises à sa mutation : la volonté de se battre et de survivre, le feu sacré du talion et la moitié d’un manuscrit brûlé.


Le défilé de sadiques hauts en couleurs trouvera ainsi un adversaire à sa taille, aussi rapide que le vent, aussi tranchant qu’une hélice à fond les boulons. Fini le pauvre infirme dans son hameau de paille délabré, la légende du manchot, vainqueur des pires bandits, est née ! Rencontrer son passé ne le fera plus fléchir, les personnes qui comptent ne pourront le retenir. Elles seront le bras qui lui manque, la motivation qui mènera au bout de sa revanche tant attendue et appréhendée. Danse tournoyante et sans répit, dans un duel final époustouflant face à une brute tatouée. Au sol et dans les cieux, les deux voltigeurs affrontent le pire d’eux-mêmes, agiles et créatifs jusqu’au bout. Et il n’en restera qu’un ! Le sang a trop coulé, il est temps maintenant de partir et rien ne pourra le retenir. Les héros s’en vont dans le silence… Ce sera elle, narratrice vieillissante revenant sur sa jeunesse naïve, qui attendra le retour de ceux qu’elle aimait, sans pour autant leur donner une raison de rester.


Une histoire racontée mille fois, des personnages qu’on sait sans les connaitre et qui évolueront dans un environnement sombre et au-delà du réel où tout est possible : avec des fumées surréalistes, dans des chorégraphies virevoltantes à la rapidité surhumaine, et au milieu du chaos qui règne en maître, avec à ses côtés dame violence qui domine les pauvres fous, créatures insignifiantes aux mains d'un Tsui Hark au mieux de sa forme.

Lilange
8

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le 17 sept. 2017

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