The Bling Ring par Yorick Serriere

Prenant part à un groupe d’adolescents de Los Angeles, Nicki a le rêve hollywoodien à portée de mains. Accros à la célébrité et au luxe, ils décident de cambrioler les résidences de leurs idoles people et de s’emparer de leurs richesses. Pour un butin s’élevant à 3 millions de dollars d’objets de luxe (bijoux, vêtements, chaussures..) la presse surnommera ce gang ‘’The Bling Ring’’.

On sait qu’il est parfois difficile pour un comédien de parvenir à s’extirper de l’image d’un personnage joué pendant une décennie : cela aurait pu être le cas pour Emma Watson. Cependant, elle trouve en « The Bling Ring » son billet de sortie de la saga Harry Potter en campant ici Nicki. Elle joue ainsi la carte du contre emploi, son personnage brise l’image de l’enfant/héroïne qu’était Hermione Granger pour devenir une adulte redoutablement sexy et provocatrice.
Et à vrai dire, le fait que le scénario soit inspiré de faits réels offre un peu de crédibilité aux braquages. En effet, ces Bonnie and Clyde contemporains pénètrent et volent avec une facilité déconcertante, voir peu crédible, les plus grandes stars Hollywoodiennes.
Passé cette aisance invraisemblable, on se plonge dans des cambriolages à tour de bras rythmés en parfaite symbiose avec leur bande son (signée par des artistes comme M.I.A, 2 Chainz, Avicii ou Kanye West). Malheureusement, avec cette série de braquages à répétition, la machine s’essouffle et le scénario finit par sonner creux. Ces longueurs sont en partie dû au fait que Sofia Coppola retranscrit ces cambriolages incroyables sans juger ce qu'elle film ou donner son point de vue. Il est vrai que l’attitude consternante de cette jeunesse américaine (dont celle du monde entier s’inspire) - composée d’ados narcissiques, hypocrites à l’appétit dément pour le luxe, la mode et les célébrités people creuses - se dénonce seule. On se satisferait donc volontiers du fait que la réalisatrice nous épargne ses leçons de morale, seulement ne réside en ce "The Bling Ring" qu'un film rigide dénué d'émotion.
C’est donc sans jamais dénoncer, ni apporter de réflexion ou de réponse, que Sofia Coppola se contente de retranscrire les actions du ‘’Bling Ring’. Façon documentaire, elle nous laisse observer une jeunesse à la ‘’People mania’’. Que se soit au niveau de la luxure, de la quête de popularité ou même jusqu’aux réseaux sociaux, chaque travers est présent, et c’est à nous, spectateurs, de faire notre propre morale.