Orwell pour les nuls

Formellement, tout est raté. La photographie est digne d'un téléfilm allemand, les décors sont pauvres, les effets spéciaux mochedingues, le casting discutable (il faudra encore sans doute attendre quelques années avant qu'Emma Watson ne soit enfin crédible dans un rôle à peu près adulte), et les nombreuses incrustations plein écran d'images de caméra portatives type GoPro ou visio call sur smartphone souffrent de l'habituelle incohérence d'une licence cinématographique débile voulant par exemple que, contrairement à la vraie vie, lorsque quelqu'un s'adresse à une personne qui le filme, il regarde systématiquement droit dans l'objectif.

Côté scénar, c'est encore pire. Une variante grossière sur la thématique éculée de "Big Brother is watching you" qui enfonce avec des sabots gros comme ça les portes que tout le monde a ouvert il y a des années. Cette représentation de Google et Facebook sous l'angle caricatural de la dangereuse secte est non seulement vaine et datée (qui s'étonnera aujourd'hui d'apprendre que ces firmes nous espionnent et régissent nombre de nos comportements sociaux ?), mais elle est en plus doublée d'une idéologie douteuse, l'héroïne finissant par déboulonner le méchant gourou pour mieux embrasser ses idées et prendre sa place avec un entrain malsain.

Nul et problématique à tout point de vue.