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Annoncé lors du super Ball de façon surprise, en accès immédiat sur Netflix. The Cloverfield Paradox s’adapte plutôt bien à un service de Streaming et c’est bien le problème, sans être un mauvais film, il ne méritait clairement pas de se retrouver au cinéma.


Le troisième volet effleure enfin dès les premiers instants le sujet de ‘’l’affaire Cloverfield’’. Bien que la révélation se fasse via une mise en abyme surprise, je trouve que ça arrive un peu comme un cheveu sur la soupe. Un présentateur télé nous balance à gueule ce à quoi vont être opposé les héros, le paradoxe espace-temps, rien que ça ! Néanmoins ce souci devient très vite crédible et terrifiant. En effet, on se retrouve soudainement face à l’inconnu via le seul constat : la terre a disparu.


Mais a-t-elle vraiment disparu ? Est-elle détruite ? Où la station spatiale s’est-elle téléportée ?
L’univers du film s’inscrivait déjà dans un constat plus qu’alarmant, le manque de ressource menaçant la terre d’entrer dans une guerre mondiale. Mais avec ce mystère en plus la tension que produit ce film atteint des proportions vraiment bienvenues et assez étonnantes.


Les personnages sont crédibles dans leurs rôles de scientifique sauf un, qui, à chaque réplique prend soin de placer ça blagounette insupportable. Tout le monde est au bout de sa vie, y’a plus la terre, les pays du monde entier menacent de se faire la guerre et on est face à un sacré mystère. Mais ce fameux personnage, il se permet de nous faire son One man show à chaque fois qu’il est sollicité et même au-delà. Il est à lui seul un sacré problème. Plus qu’un générateur de blagounette, il est idiot. On se demande vraiment comment il a pu intégrer une équipe, de base très réduite, de scientifiques ayant pour but de sauver l’humanité.


Fort heureusement, le problème de l’espace-temps distordu montre très vite de bout de son nez. Une personne mystérieuse se retrouve téléportée à l’intérieur de la station spatiale, à moitié dans un mur. Pour un premier contact avec l’élément perturbateur, c’est quand même très dérangeant et j’ai trouvé ça efficace et même un poil effrayant.


Ici le film utilise un sujet de science-fiction pour nous communiquer la peur. Je trouve que c’est une belle utilisation du paradoxe et utiliser le Boson de Higgs et l’inquiétant inconnu qui lui est affilié est une bonne petite trouvaille pour générer cette peur de l’inconnu. Tour à tour les personnages seront confrontés à des bizarreries. Je m’imaginai des situations bien plus violentes, mais on nous montre juste des bizarreries de façon très ponctuelles. Heureusement le film se sert du paradoxe pour des sujets un peu plus dramatiques. Sans trop en dire, je peux citer cet exemple : l’héroïne va être au-devant d’un dilemme, doit-elle vraiment rentrer chez elle, alors que la situation qu’elle pourrait avec actuellement est bien meilleure ? Le fait de naviguer entre les dimensions est donc utilisé intelligemment, mais il est seulement effleuré et je pense que ça risque d’en déranger plus d’un.


Avec un concept pareil, je pense que c’est vraiment difficile de faire un film à la fois crédible et compréhensible. C’est pourquoi le film ne fait que toucher certains sujets avant d’en changer pour un autre.


Par contre le paradoxe n’est pas que dans le titre du film, ni même dans son concept… Non je pense que les scénaristes sont eux aussi dans un paradoxe, car il y a quand même des éléments gros comme une maison qui n’avait rien à faire ici. Comme j’ai cité plus haut, pourquoi l’idiot du village fait partie d’une mission aussi importante pour l’humanité ? Et surtout… Sans aucun racisme de ma part… Pourquoi la Chinoise ne parle pas anglais ? Pourquoi tout le monde lui parle moitié-chinois, moitié-anglais ? Ce n’était pas plus simple de recruter quelqu’un qui parle anglais ? Dès le début il y a de gros soucis dans la composition de cette équipe et je ne l’aurais pas remarqué si la composition de l’équipe n’avait pas été aussi importante, en étant citée dès les premières minutes du film.


En tous cas, j’ai apprécié le fait que les personnages gardent la tête froide… La thématique de la folie aurait eu totalement ça place au vu de la situation dans laquelle se retrouve les personnages, mais peut-être que le sujet n’a pas été traité à cause de la complexité du film. Ou on peut résumer cela en se disant que les personnages sont juste intéressants. Mis à part l’héroïne, tous les autres n’ont vraiment pas le moindre intérêt. Aucune mort des personnages ne m’a vraiment semblé importante.


En termes de mise en scène, c’est assez décevant. C’est souvent cadré de façon étrange et les scènes d’actions sont très brouillonnes, on a du mal à comprendre ce qu’il se passe à l’écran. Mention spéciale pour un passage dans l’espace, ou on l’observe une shaky cam très malvenu.
Malgré tous je trouve que The Cloverfield Paradox s’intègre vraiment bien à la trilogie et il permet d’expliquer le pourquoi de ‘’l’affaire Cloverfield’’, comme cité dans le premier film. On nous explique très rapidement qu’il va y avoir un chamboulement dans le continuum espace-temps, comprenez par-là que les dimensions et les temporalités vont se mélanger. Ce qui explique donc clairement ce qu’il se passe dans les deux premiers films et ce qui rend crédible le fait que le prochain film se passera durant la Deuxième Guerre mondiale.


Mais pour finir, je pense que le plus gros point noir de ce film, c’est avec quelle facilité il trouve la résolution de leurs problèmes. C’est vraiment une excuse du style « Ah, mais oui, on avait juste oublié de désactiver ce truc »… L’erreur ultime… Jusqu’ici j’étais prêt à pardonner tous les problèmes du film, mais là ça a vraiment été la goutte d’eau. L’humanité a vraiment confié son avenir à cette bande de bras cassé ?


En conclusion, j’apprécie vraiment ce que J.J.Abrams tente de faire avec ces Cloverfield. Bien que ce The Cloverfield Paradox soit plein de problèmes, il permet de résoudre le mystère des deux premiers films. Il peut donc totalement se savourer sur une plateforme de Streaming comme Netflix. En somme, un film de science-fiction maladroit qui se consomme et s’oublie assez vite.

KumaCreep
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le 19 févr. 2018

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