Plus connus pour avoir repris le flambeau sur papelard de la série des Saw à partir du quatrième opus (soit les quatre épisodes les plus débiles), Marcus Dunstan et Patrick Melton ont également œuvré sur la trilogie Feast qui, en dépit d'un premier film détonant, original et cultissime, a accouché de deux suites de qualité moyenne. Amoureux du gore et très portés sur la facilité, les deux scénaristes ont pourtant signé leur premier film solo, Dunstan passant même derrière la caméra, pour un film d'horreur mêlant le torture porn, le slasher et le home invasion...
L'originalité réside donc dans son pitch qui dessert un cambrioleur aux prises avec un serial killer ayant déjà élu domicile dans la demeure de riches propriétaires et qui a commencé à bien torturer la famille. Un sujet un brin sous-exploité, notre anti-héros devenant trop rapidement sympathique. On passera également outre les nombreuses incohérences du film comme la rapidité à laquelle notre tueur masqué a installé une multitude de pièges à faire palier Jigsaw, propice à des meurtres bien entendu visuellement très sanglants.
Passé ce détail et quelques retournements de situation des plus classiques, The Collector arrive à maintenir toute notre attention grâce à une interprétation satisfaisante, un rythme soutenu, des meurtres bien fracassants (les pièges à loup sont une jolie trouvaille) mais surtout une qualité de mise en scène rare pour ce type de métrage. Car pour ses débuts derrière la caméra, Marcus Dunstan fait preuve d'un impressionnant savoir-faire à base de plans léchés, d'une caméra maîtrisée et d'une photographie éclatante, loin devant les récentes productions du genre à la photo des plus bâclées.
Dommage en revanche que le film oscille entre le home invasion original et le fan service ringard, les scénaristes de la saga Saw s'amusant à créer une fois encore des pièges mortels pour le simple plaisir des yeux alors qu'il y avait moyen de bien jouer sur le côté "mauvais endroit au mauvais moment" du héros. Dans tous les cas, le film est une petite réussite dans le genre qui satisfera aussi bien les djeunz décérébrés que les amateurs du genre cherchant un peu plus d'idées neuves dans cette bouillie de films horrifiques se ressemblant de plus en plus.