En 1989, je découvrais le Batman de Burton : déjanté, noir, aux antipodes des adaptations de tout poil commises jusqu'alors, et qui rendait alors justice à un des héros les plus charismatiques - parce que tellement humain - de l'univers des comics US.
J'en étais sorti ébloui (et armé d'une loyauté sans faille pour toutes les productions à venir de Burton).

Mais je n'étais qu'un adolescent.

Depuis, à chaque farce réalisée sous cette licence, je trouvais la rédemption dans un énième visionnage de de la réalisation de Burton.

Mais aujourd'hui, enfin ... ENFIN !

Enfin, j'ai redécouvert le héros de Gotham dans un film fabuleux à tout point de vue.

Noir, comme se doit d'être toute production sur le thème, loin du clinquant, du simiesque et des blagues à deux balles des précédents essais.
Humain dans les déchirements des personnages, leurs doutes, le questionnement de leurs valeurs.
Fou à lier, comme le Joker qui n'a rien du Vilain habituellement ridicule dans ses excentricités, qui, ici, ne fait jamais rire et pour lequel le réalisateur prend même la peine de développer une psychologie qui va au-delà du "simple" traumatisme de base.
Réaliste, autant dans le choix du maquillage grossier du Joker - mais tellement en phase avec le personnage- que dans celui, bluffant d'un double-face exploité juste ce qu'il faut.
Rythmé, grâce à un tempo en trois temps qui vous emmène d'un bout à l'autre des 2h30 du film sans ennui.
Sobre dans l'utilisation minimaliste des bat-gadgets.
Idéal dans les interprétations.

Juste un bémol : l'intolérable scène des ferry, qui, pour le coup, ne regroupe aucune des qualités ci-dessus. Mais bon, on s'en fout, ça ne dure pas longtemps, et les dix minutes qui suivent sont parfaites, donnant l'impression que la sus-dite scène n'est là que pour rassurer les producteurs.

Et puis un deuxième (de bémol) : la voix de Batman. Mais bon, au bout de deux heures 20, on commence à ne plus avoir envie de lui faire avaler sa boite de pastilles pour la toux, alors, on dira que c'est secondaire.

Alors bon, j'y peux rien, le Batman de Burton n'est pas occulté par celui-ci. Sans doute parce qu'ils sont complémentaires : l'un est très comics-like, avec les défauts inhérents, et l'autre ancré dans une image plus réaliste.

Mais au bout du compte, je ne peux que conseiller cette version à tous ceux qui adorent Batman, à ceux qui ne l'aiment pas, et à ceux qui ne connaissent pas.
Mangez-en, c'est du bon.
KannTo
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le 12 oct. 2011

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