À une heure où les démons et autres esprits farceurs ont bien pollué les écrans depuis, un nouveau produit calibré sort entre un spin-off de Conjuring et un énième ersatz d'Insidious. Écrit et réalisé par un pauvre bougre n'ayant à ce jour que des films fantastiques de seconde zone, The Demon Inside (avoue que ça t'a manqué ce genre de titre moisi) tente de sortir du lot et il faut admettre que le Singapourien Pearry Reginald Teo essaie tant bien que mal de proposer du neuf avec du vieux...
Nous avons ainsi affaire à un classique film où un gamin se fait posséder par un esprit farceur et où son père, perdu et croulant sous les problèmes, n'a d'autre choix que de faire appel à un exorciste pour sauver son fils de la troisième et dernière phase de possession, le Consentement du titre original, intervenant après la Présence et l'Affliction. Expliquées ici en début de métrage, ces trois phases apportent un minuscule plus mais ne sauvent pas le film. Ce qui aurait pu le sauver, c'est sa mise en scène un tant soit peu originale avec l'utilisation constante d'un filtre anaglyptique lors des passages avec notre héros aux prises avec l'entité. Des effets plutôt réussis qui ajoutent une atmosphère malsaine et inédite à ce type de productions.
Malheureusement bien prévisible et n'allant finalement nulle part, le twist-ending ne fonctionne tout simplement pas, le réalisateur-scénariste ne s'attardant pas sur le sujet le plus intéressant de son métrage, préférant jouer avec outrance sur les jump scares faciles et les resuçage de séquences de ses aînés (l'utilisation du flash de l'appareil photo, les portes qui claquent, l'exorcisme virulent non sans jet de vomi...). Jouant la carte de la sureté, Pearry Teo en oublie d'approfondir la phase la plus importante du récit et, comme s'il manquait quelques minutes de bobine, échoue à rendre son film pleinement louable. Dommage, il tenait là quelque chose.