Ça va saigner!!! (attention léger spoiler...)


1h35', trajectoire tendue, montage brillant, sens aigu du tempo, six jeunes femmes partent en expédition dans les tréfonds de la terre, aux creux tourmentés d'un cirque enfoui de rocs, murailles et ossements, pour une conjugaison horrifique en mode spéléologique.


Ce qui frappe dans le métrage, c'est la dynamique claire et puissante, sans temps morts jamais, avec nombre de sursauts toujours, à l'image des exploratrices, jeunes et enjouées, parties en expédition ludique, comme en une danse juvénile et inspirée.


Ce qui frappe aussi c'est la belle image, le jeu des lumières s'efforçant de trouer les ténèbres de plus en plus oppressantes et écrasantes. Noirs évidemment profonds, jaunes et ors, verts miroitants, rouges sang ici et là, avec le dégoulinement incessant et tout enveloppant, non pas de la bave visqueuse de quelques aliens transfixiants, mais plutôt la rigole aquatique et brumeuse, porteuse de vie mais apte aussi à laver et apaiser nombres de blessures béantes. Reflets liquides noirs et argents sur fond d'ossements bien blancs, au milieu desquels s'agitent en hurlant quelques gollums/golems aveugles et en même temps notoirement allumés.


Tout ceci est beau, tout ceci est poignant, tout ceci est déchirant, comme le froissement des corps et le craquement des os contre la paroi mortelle de leurs/nos effarements. Chacune des six exploratrices est une héroïne à part entière, avec son histoire et sa trajectoire singulière, mais il en est une qui se déploie et ressemble de plus en plus, grotte après grotte, dédales après dédales, à Uma Thurman dans le Kill Bill de Tarantino : une guerrière blonde au regard clair, recouverte de terre, de boue et de sang, et luttant férocement pour sa..... survie ? (le thème de l'enfant est abordé...)


Et nous allons ainsi, de scènes en scènes, de tableaux en tableaux, vers l'un des plans culminants selon moi, en toute fin de métrage, signature et hommage à Tarantino (Kill Bill 2 - 2014), apex lumineux pour célébrer les morts et les vivants, les morts/vivants. Au point même qu'il est proposé quasiment deux fins possibles au spectateur hébété et sonné, et tout cela dans un même film.


La musique porte et emporte la danse joyeuse qui se fait ronde de plus en plus macabre. C'est le chant proposé par David Julyan dont on reconnaît la patte, puisque c'est lui qui composa, quelques années plus tôt, la partition du film Insomnia (2002) de son ami Christopher Nolan.
Au final, "The Descent" est un véritable classique, un coup de maître que Neil Marshall a été tout près de répéter avec Centurion (2010), en ce moment disponible sur Netflix.


Enjoy !!!


http://heart101.blog4ever.com/articles?page=2

ThierryBerton1
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le 28 mai 2017

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Thierry Berton

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