Quoi de plus naturel que de tourner un film d’horreur dans une grotte ? C’est l’environnement parfait.
Neil Marshall
The Descent est certainement un des piliers fondateurs de mon goût pour le cinéma d'horreur. Si je n'apprécie pas tout, et loin de là, dans ce film, il possède de nombreuses qualités, et est l'un des premiers films d'horreur que j'ai vus.
Peu de films d'horreur possèdent une ambiance globale aussi oppressante. Du moment qu'on entame la descente, le rythme devient incessant, inarrêtable, voire même franchement essoufflant. On retrouve le même genre de peur que dans Délivrance, avec la menace omniprésente et sauvage, avec des bestioles dans l'ombre et une sensation de huis clos qui rappelle Le 8ème Passager.
Le début du film est par ailleurs le plus oppressant à mes yeux ; la scène de suspension au-dessus du vide ou celle où une des filles est coincée et s'en sort in extremis avant un éboulement sont vraiment des passages profondément haletants, bien plus à mon goût que ce qui vient par la suite. La caméra de Neil Marshall fait partie intégrante de cette sensation de suffocation, que ce soit par des mouvements circulaires ou des plans rapprochés.
The Descent possède également des qualités esthétiques à ne pas omettre ; l'opportunité de tourner un film qui se passe dans une grotte donne accès à de nombreuses possibilités quant à l'esthétique visuelle ; Neil Marshall mélange alors les ambiances sombres, colorées, partiellement éclairées, ou encore les visions de nuit.
Dans cet environnement étroit se distinguent six silhouettes féminines, dont certaines sont brillamment incarnées, notamment l'actrice principale, Alex Raid, qui subit une véritable métamorphose durant le film. Mais on peut discerner également d'autres silhouettes aux contours moins sexys et à l'allure moins amicale. Et on en arrive à ce que je pense être les points négatifs du film.
Les formes humanoïdes sont légion dans le cinéma d'épouvante, car elles offrent une sensation d'incertitude. Ça nous ressemble vaguement, ça paraît menaçant, et The Descent exploite à fond ce procédé, et les créatures qu'il imagine sont trop fantastiques. Je pense qu'une touche de réalisme n'aurait pas fait de mal à ce film. Comme je le disais dans le précédent spoiler, ce ne sont pas les passages avec les créatures que je trouve les plus haletants !
Il y a un second procédé auquel Neil Marshall fait appel en surabondance : les jumpscares. Elles sont souvent efficaces, très réussies, mais vraiment trop nombreuses. Tandis que le film commence dans une atmosphère véritablement suffocante, il se termine en proposant des effets de surprises à répétition, démontrant ainsi l'inefficacité de la terreur que provoquent les créatures, ainsi que des montages extrêmement frénétiques bien plus lourd visuellement que de subtils mouvements de caméras, que Neil Marshall sait pourtant employer, même dans ce film.
The Descent a une place de choix dans ma culture cinématographique, et représente peut-être la quintessence de ce que l'on peut trouver en jumpscares, mais il possède des défauts trop pesants, qui m'empêchent de l'apprécier pleinement.