Beatrix Kiddo tente un come back

"Bon bon bon... " (Commentaire à moi même après visionnage). Et ce n'est pas bon au sens "voilà un bon kebab!", mais plutôt au sens "Bon on s'fait chier non?".
Bref, après ce prélude inutile qui vous aura donné une idée de mon sentiment si la note n'est pas assez claire, commençons par contextualiser. Avec quelques amis nous venions de terminer un jeu vidéo horrifique (PuniTy ou PT, que je vous conseille); donc bien chauffé par cette réjouissante expérience je décide de me lancer dans une seconde (histoire de faire une soirée à thème). SensCritique comme guide, je jette un oeil aux listes de films d'horreur en tout genre et je finis par tomber sur The Descent. Un film qui traînait dans mes pensées depuis longtemps, aucune idée du pourquoi de la chose, et en plus un ami me dit que c'est "sympa" (le commentaire qui aurait dû me faire comprendre que je fonçais droit dans le mur). Bon pourquoi pas, allez...
Ah j'oubliais! Je ne suis absolument pas un grand connaisseurs du genre horreur, d'abord parce que je suis un énorme flippé, mais aussi parce que je DETESTE le mauvais équilibrage du son dans ces films où les voix sont inaudibles alors que les bruits et autres cris sont à fond. Ah puis si j'aime pas ça c'est bien évidemment parce que c'est une genre poubelle... Désolé hein les gars, j'aime bien avoir peur, mais la plupart du temps le concept de peur c'est loin, très loin...

Bref, passons. Je passe sur le spitch de base rapidement: quelques ménagères stéréotypées qui veulent une dose d'adrénaline, une qui est traumatisé par la mort de sa fille (et de son mari mais a priori lui on s'en tape il faut croire), donc on va faire de la spéléo. L'idée est pas conne du tout... Pour un type avec des tendances claustrophobe comme moi la recette semble efficace. Mais problème: Avant même que la moindre grotte se pointe on est déjà pas franchement dedans. Les personnages agacent à peu près tous, les dialogues servent à rien (à la limite ça je peux passer..), les "indices subtils" pour nous dire que "attention ça va faire peur après!" sont putassiers, etc...
Mais les filles elles s'en foutent de ça, elles se supportent elles-même depuis assez longtemps pour faire fi de leur lourdeur. Donc elles descendent en rappel dans une grotte bien déconseillée, on le sent bien, et là commence le film.

Ah mais j'omettais de vous dire! Nous en sommes actuellement au troisième screamer (j'y reviendrais, tenez le compte si possible pendant visionnage). Donc on se tortille dans tout les sens dans une ambiance claustro au possible, ok. On est femmes dynamiques et aventurières, ok. Sauf une, celle qui a perdue son gosse. Elle c'est du genre à se coincer comme une conne. Puis ce jour là la physique est partie en vacance donc un effondrement improbable lui tombe sur la gueule. Tout le monde survit mais, diantre, on est bloqué!

Voilà on peut commencer. Après ça cherche une sortie, ça croise des Gollums pas franchement du genre à te passer la bague au doigt (Pardon...), et donc survival horreur. Mais non, on dira plutôt survival screamer, puisque l'obscurité, qui peut être un élément génial, sert le lus souvent de prétexte à un BOUH le gros vilain était derrière toi, surprise! Et c'est là l'un des gros problèmes de ce film comme de beaucoup d'autres: la surprise n'est pas la peur. La surprise, le screamer, sont fugaces et ne dérange en rien si ce n'est l'oreille qui prend tarif. Et encore mieux, ce film réalise l'exploit facile de rendre les screamers prévisibles (c'est un comble quand même...), donc on attend juste le moment où Gollum va brailler un bon coup en pointant sa sale trogne. La peur, elle, est bien plus profonde que ça. Elle dérange, elle met l'esprit en déroute, elle angoisse, elle marque profondément, etc... Donc quand l'affiche me dit " Il y a des films d'horreurs... Et il y a des films qui font peur...", je répond "Non, ta gueule, un film d'horreur doit faire peur, ou alors on appelle ça un film-sursaut, un film gore, enfin merde je suis pas en ciné moi trouvez donc la terminologie qui convient pour faire les disctinctions qui s'imposent.

Quoi d'autre... Ah oui on a bien les Gollums qui ont le symptôme du vampire (qui consiste à avoir les crocs parés pour croquer, mais qui croquent pas pour laisser le temps aux protagonistes de mettre un bon coup de coude bien senti). Après ils sont pas si moches que ça, la dégénérescence m'a rappelé The Lurking fear de Lovecraft, ils ont pas l'ouïe si développer que ça pour des aveugles, mais bref... Au point où j'en suis du film je m'en cogne pas mal. On sait qui va crever, reste à savoir sous les dents de qui, on sait que l'amazone (June) va taper le duel avec Beatrix Kiddo (Sarah), etc... Ah oui parce que je sais pas vous mais personnellement quand la blonde se met à éclater du Gollum à la chaîne, devenant une guerrière aguerrie au regard de braise, j'ai eu l'impression de voir Kill Bill: Le retour à la Moria . Mais si ça s'arrêtait là, si seulement, mais non! Elle décide de se la jouer Apocalypse Now dans une flaque de sang qui refuse pour je ne sais quelle raison de cailler.

Finalement, on s'y attendait, elle finit par sortir Kiddo. Donc elle commence enfin à avoir une réaction qui ressemble à quelque chose d'humain (LA PANIQUE BORDEL DE MERDE! ELLE VIENT DE SE BASTONNER AVEC DES MONSTRES ANTHROPOPHAGES! POURQUOI ELLES ONT PAS TOUTES PANIQUÉS BIEN PLUS TOT EN CREVANT A CAUSE DE CETTE MEME PANIQUE).

Mais je m'égare, le réalisme n'est pas le bon outil du film d'horreur, sinon comme je viens de le dire, il aurait tourné court; et finalement ça aurait pas été un mal... Alors elle panique, elle prend la bagnole (à ce moment là j'ai prié pour qu'un Gollum attendant sur la banquette arrière vienne lui grignoter la carotide, j'aurais mis un 9 direct) et elle se casse! Mais non, elle s'arrête histoire de pleurer (pourquoi pas ça se tient) et de gerber (là elle aurait dû le faire 2h plus tôt si elle était saine d'esprit, mais passons encore une fois). Et c'est là que le twist intervient, PAF! C'était un rêve, elle est toujours dans la grotte! Elle va claquer ou se dégénérer a priori on s'en doute, rideau! Mis à part le plaisir coupable et vicieux de savoir qu'elles ont toutes crevées dans ce trou et que non "personne n'en réchappera!", je vois pas bien l'utilité sauf faire un conclusion, parce qu'il en fallait bien une...

On se demande désormais pourquoi on a fait crever une gamine au début, hein pourquoi? Ben pour avoir un gimmick scénaristique assez useless au final, le fait qu'elle ait perdue sa gamine ne sert en rien l'intrigue à mon sens et ça permet tout juste le twist final très poussif.
Alors on se retrouve avec un bordel remplie de personnages agaçant, des screamers lourds et prévisibles, des dialogues pauvres à en chialer (pour le peu qu'il y en a l'effort n'aurait pas été surhumain...), des Gollums qui gambadent partout dans le noir et une intrigue inexistante. Que reste-t-il a sauver? Quelques plans pas inintéressant, des lumières parfois (PARFOIS) bien gérées et une bonne barre de rire en imitant le murloc à chaque apparition de Gollum.

Je voulais continuer ma soirée dans un film qui perpétue mon sentiment de trouble et d'horreur provoqué par PuniTy, je n'ai eu que ce que j'ai trop souvent vu: des classiques de la production pour satisfaire l'ado qui veut avoir une excuse pour se rapprocher de la fille au cinéma, mais de la peur je ne vois nulle trace. J'ai peut-être raté un truc, je ne sais pas, dites moi si j'ai manqué l'enjeu de ce film (il devait bien se cacher), mais surtout dites moi si vous avez de BONS films d'horreur sous la main!