Bien que j'aime énormément Borat et Bruno (parmi deux de mes plus gros fous rires de ces dernières années), il faut bien avouer que le genre de la fiction ne sied pas forcément à Sacha Baron Cohen (souvenons-nous d'un Ali G nullissime, alors que ses sketches anglais étaient drôles), en plus qu'il n'est pas forcément un bon comédien.
Pour ce film-là, retour à une fiction, et cela peut s'expliquer par les montagnes de procès chopés sur les deux précédents films, et donc fini l'improvisation, fini les soudaines bombes d'hilarité, on revient à un film classique, souvent drôle, mais qui manque tellement de surprises...
Si je critique un peu le film, je n'en oublie pas néanmoins son humour, car c'est souvent osé (j'aurais ainsi découvert le téléphone vaginal, ça peut servir...), souvent porté sur la quiproquo (le passage délirant dans l'hélicoptère où Cohen et son associé sont pris pour des terroristes devant deux touristes américains apeurés) ou le langage à l'accent arabe très prononcé de Aladeen qui va sans arrêt fourcher sur le nom du personnage de Anna Faris, en plus de la traiter de singe poilue (une écolo qui ne s'épile pas).
Oui, on rigole bien, mais là, les situations sont souvent attendues, et il y a quelque chose que je trouve discutable, c'est d'attaquer des dictateurs...morts !
Autant ne pas parler des autres pays "actifs", mais parler de Kim Jong-Il, de Oussama Ben Laden ou de Khadafi, ça ne mange pas de pain, ils ne sont plus là pour parler (en plus que leurs pays ne verront pas ces films), mais dire que les USA sont une dictature, c'est d'une stupidité absolue, car si le modèle démocratique peut être contestée, il n'a RIEN à voir avec un régime dictatorial.
Outre cette réserve politique, le film se voit facilement en tant que tel, c'est assez rapide, les acteurs sont tous en roue libre (surtout Anna Faris, mais elle en devient mauvaise), mais ça reste efficace, mais je suis persuadé, et les critiques majoritairement négatives du film le prouvent, que ce film-là ne restera pas, comme un Borat ou un Bruno qui, en plus d'être des sommets de drôlerie, attaquaient en filigrane (et sous une épaisse couche de vulgarité assumée) l'américanisme et l'homophobie.