The Ghost Writer par vincentdirosa

En revoyant ce film en blu ray, presque un an jour pour jour après l'avoir vu en salle, le premier truc que je pense c'est : " 'la neuvième porte', c'était mieux !"
Je reconnais que les points communs sont surtout d'ordre structurel, mais dans les deux cas on a affaire à des personnages à la profession méconnue (accessoirement liés à la littérature), et dont la nature veut qu'ils soient des hommes de l'ombre discrets. Ils acceptent une mission ouvertement délicate, ayant dans les deux cas pour origine une mort suspecte.

Mais surtout les deux films ont en commun d'user de leur toile de fond de manière totalement fictionelle, ce qui donne aux enquêtes un effet de "marabout-bout de ficelle".
Et là où "la neuvième porte" semblait accepter cette effet, et l'utilisait pour nous plonger dans un univers étrange, peuplé de personnages plus barrés les uns que les autres, "ghost writter" est habité par une galeries d'énarques proprets, qui n'ont pour but que de magouiller pour avoir plus d'argent et de pouvoir (mais n'en sommes-nous tous pas là ?)

Certains m'ont annoncé trouver dans 'The Ghost Writer' un "bijoux de finesse". Alors je tiens a dire que jusqu'à présent ce qui m'a toujours fasciné dans le cinéma de Polanski c'est son sens des relation extrêmes, voire du grotesque. Mais dans cet opus, tout ce qui aurait pu débouler sur des trucs vraiment glauques (notamment les transferts qu' Ewan McGregor fait sur Brosnan, et sur son prédécesseur) passe à la trappe pour ce concentrer sur une enquête inintéressante.
La faute à une durée de narration trop courte (à peine quelques jours) qui laisse tout de même McGregor arriver à enfiler le costume de Brosnan avant de baiser sa femme...

Ajoutons enfin que les personnages les plus intrigants du film souffrent d'un sous développement honteux (particulièrement Kim Cattral et Tom Wilkinson)
Mais attention, je ne dis pas que je n'ai pas aimé le film. C'est d'ailleurs sans doute la force de Polanski, car il arrive à croire suffisamment à son scénario, malgré ses faiblesses, pour nous embarquer dedans grâce à un travail de mise en scène pur.
Et je reste toujours fasciné de voir qu'un réalisateur croit suffisamment à la force du cinéma pour nous concocter son film en trois plans fixe, deux panos et un travelling !

Donc voila, c'est un honnête 10/20. Ce qui est problématique c'est que je n'arrive pas à comprendre l'engouement qu'il y'a eu autour (je refuse de croire que l'épisode médiatique qui a précédé la sortie ait joué un rôle...) parceque ce film restera sans doute un film mineur de sa filmo.