Un auteur retrace le récit de Zero Mustafa, qui fut autrefois lobby boy au Grand Budapest Hotel, dans les années 30.
Si vous voulez apprendre comment construire vos plans, ce film est fait pour vous. La réalisation et le cadrage sont tellement parfaits que c’est à en pleurer de joie. Complété par une photographie divine, le plan carré (à défaut d’un meilleur terme) permet un côté rigide, ancien et froid au film qui contraste magnifiquement avec l’agilité de la caméra et l’aspect burlesque du scénario.
Car, sans être littéralement drôle, le film adopte un ton burlesque qui est parfaitement agréable au visionnage. Les dialogues sont succulents et les rebondissements sont très intéressants. Le film brille par une histoire très simple mais la manière de nous faire naviguer rend le tout très rythmé et divertissant.
De plus, il faut le reconnaître, le film commet l’exploit de réunir une distribution d’acteurs très riche et très développée. C’est peut-être là l’unique défaut du film. Il y a un tel nombre d’acteurs célèbres que, plus passe le temps, plus il devient difficile d’introduire de nouveaux personnages et donc de pleinement profiter du talent de chacun. Ça atteint des sommets vers la fin, notamment quand des acteurs fétiches de Wes Anderson, tel que Bill Murray, sont à peine utilisés le temps d’une scène. Or, ils ne sont pas assez absents pour être un simple caméo. Une sous-exploitation triste à voir si vous voulez mon avis.
Cependant, le film nous offre une chorégraphie et un jeu d'acteurs délicieux, à mi-chemin entre le vaudeville et le film muet. Il reste, de toute façon, agréable à voir, comme je l’ai dit plus tôt, à regarder et surtout à entendre. La musique est tout simplement burlesque et représente à la perfection toute l’ambiance du film.
De plus, si je devais conclure, nous avons une histoire dans une histoire dans une histoire dans une histoire au tour d’un même et beau thème : l’art et l’amour pour celui-ci. Que ce soit le cinéma, la littérature ou la peinture, nous sommes tous amoureux de l’art et prêts à se battre, mourir et surtout tuer pour pouvoir en profiter. Et quand je vois ce genre de film, je me dis que c’est peut-être une bonne chose pour l’humanité…