Wes pêche par excellence, le mieux est l’ennemi du bien disait machin, pas bégueule.
Si l'on est un peu familier avec l’œuvre, et amateur, chronologiquement même, on ne peut que s’enthousiasmer devant cette apothéose. En quelques films, le mécanisme s'est parfaitement huilé, rodé et c'est avec une précision horlogesque, presque suisse, que Wes déroule son chef-d’œuvre. De l'huile, oui, de coude, et beaucoup d'amour, c'est sans doute la recette de cette masterpiece (of cake).
Gorgé de détails et d'ornements, guimauves et pâtes-d'amande, The Grand Budapest Hotel (le film comme l'édifice) fait songer à une pièce-montée, à la composition parfaite, dont chaque bouchée explose en saveurs qui chamboulent et font voyager, avec fantaisie et exotisme, en enfance, en imagination.
Cette pièce-montée de Proust, donc, et son maitre pâtissier, parviennent avec talent à l'une des gageures les plus intimiste du cinéma, celle de toucher aux sens du spectateur, avec insouciance et délicatesse, sans diktat aucun, des pensées ou des émotions, avec grâce.
Mais lorsqu'il s'agit de plaire, le pari est encore plus délicat et l'on pourra reprocher au cinéaste de se complaire, tant il est zélé, dans une tendance M6 déco, bricolo-bobo qui sent bon l'Air Wick®.
Admirable fresque multicolore ou potpourri aux senteurs artificielles, mon cœur balance.