The Grand Budapest Hotel par Roland Comte
Synopsis
De nos jours, dans la république imaginaire de Zubrowka, dans un cimetière abandonné, une jeune fille va se recueillir devant le buste d’un auteur, porteuse d’un de ses livres : The Grand Budapest Hotel. Elle accroche des clés à la statue qui en arbore déjà de nombreuses.
Flash-back en 1985. Un auteur vieillissant explique, face caméra, que l’inspiration ne vient pas aux écrivains de façon continue, mais que les sujets leur sont inspirés par l’observation des événements et les rencontres fortuites.
Nouveau flash-back. Nous sommes cette fois en 1968. Le même auteur, plus jeune de 20 ans (Jude Law) est en villégiature au Grand Budapest Hotel, qui a perdu beaucoup du lustre du prestigieux établissement qu’il a été. Il est intrigué par un personnage esseulé, assis sur un des fauteuils du hall à demi-vide. A ses questions, le concierge répond qu’il s’agit de M. Zero Moustafa, qui n’est rien d’autre que le propriétaire de l’hôtel. Ce dernier remarque l’intérêt que lui porte ce jeune client et l’invite à dîner pour lui conter son histoire et celle de l’hôtel.
Nous sommes alors transportés dans les années 30, époque où l’hôtel était un palace réputé au sommet de sa gloire. À cette époque, le concierge, M. Gustave (Ralph Fiennes) régnait, sur tout le personnel de l’hôtel, veillant à ce que les moindres désirs des hôtes de marque soient satisfaits avant même qu’ils ne les expriment. Respecté par les employés, il est également très prisé par les veuves âgées dont il s’assure la clientèle fidèle, saison après saison. C’est à cette époque qu’un jeune réfugié d’origine indéterminée, Zero (Tony Revolori), devient le nouveau « lobby boy » (ce que nous appellerions un « groom »).
Peu de temps après l’arrivée de Zero, que M. Gustave prend sous son aile, ce dernier se retrouve impliqué dans une histoire compliquée mêlant assassinat d’une des riches clientes de l’hôtel, la comtesse Desgoffes und Taxis (Tilda Swinton), le vol d'un tableau de la Renaissance (Le « garçon à la pomme »), une bataille familiale autour de la fortune de la personne assassinée, etc. sur fond de bouleversements politiques qui vont conduire à la seconde Guerre Mondiale.
A la mort de M. Gustave, Zero, qui l’a aidé pendant toutes ces péripéties, devient le propriétaire de l’hôtel.
Mon opinion sur ce film
Je n’avais déjà pas beaucoup aimé le film précédent de Wes Anderson, Moonrise Kingdom, pourtant porté aux nues par la critique. Je l’avais trouvé sympathique sans plus. J’y avais cependant apprécié la mise en scène, très travaillée, qui emprunte beaucoup au théâtre, voire à l'univers fellinien : plans fixes, postures figées des acteurs, attitudes outrées... Bien que ce dernier film n’ait pas une durée excessive, je m’y étais déjà surpris à regarder ma montre à plusieurs reprises. Que dire alors de Grand Budapest Hotel qui m’a paru encore plus long et qui, bien qu'il soit censé être une comédie, ne m’a pas fait rire une seule fois ?
J'ai du mal à comprendre la complaisance dont on fait preuve vis à vis de certains réalisateurs. Sous prétexte qu'ils sont inventifs, on leur passe tout. Convoquer une pléiade d'acteurs de renom (Ralph Fiennes, Jude Law, Tilda Swinton, Saoirse Ronan, Matthieu Amalric, Adrien Brody, Willem Dafoe, Owen Wilson, etc. - dont beaucoup sont à contre-emploi ou ne font qu'une rapide apparition, etc.), les placer dans des décors délirants, les mettre dans des situations loufoques, ne suffit pas à faire vivre un scénario que je n'hésite pas à qualifier d'inexistant.
Dans le genre déjanté, j'ai mille fois préféré "L'extravagant voyage du jeune et prodigieux T. S. Spivet" de Jean-Pierre Jeunet, qui n'a pas eu l'heur de plaire aux critiques mais dont je me suis régalé.
En conclusion: je ne fais pas partie du public qui bée d'admiration devant Wes Anderson et je ne me suis pas senti une seule fois "embarqué dans son univers" ni en accord avec son humour... et je ne suis pas prêt d'expérimenter un futur film de ce réalisateur.