Librement inspiré de la vie du célèbre P. T. Barnum, "The Greatest Showman" n'est pas the greatest comédie musicale de tous les temps mais le film contient assez de jolis moments traversés d'une belle énergie diablement entraînante pour faire le job.
Bon, n'est pas Baz Luhrmann qui veut et Michael Gracey ne l'est hélas pas (c'est son premier film en même temps) malgré toute sa bonne volonté d'aller essayer de raviver la flamme des sentiments exacerbés que l'on avait pu avoir devant ce chef-d'oeuvre du genre qu'est "Moulin Rouge".
La comparaison fait forcément mal à "The Greatest Showman" qui tente de jouer sur les mêmes plates-bandes et qui, de fait, ne pourrait apparaître que comme un simple "Moulinet Rouge" à côté du film de Luhrmann. D'autant plus que Michael Gracey est loin d'avoir le style si flamboyant du réalisateur australien pour compenser une intrigue un brin anecdotique, il semble avoir souvent du mal à donner de l'ampleur et un véritable souffle à l'ensemble des numéros musicaux (certaines scènes de danse de groupe ont parfois un montage très hasardeux) et le film en contient certains bien plus faibles que les autres. Par exemple, le morceau chanté par Zac Efron et Zendaya est aussi oubliable que leur amourette ou le solo d'une Michelle Williams triste -même si on a beau adorer l'actrice- ne nous marquera pas vraiment non plus.
Plus globalement, en édulcorant la véritable vie de Barnum pour en faire un squelette rose bonbon parfait de comédie musicale, "The Greatest Showman" peine souvent à convaincre lorsqu'il tente de nous attacher à des enjeux qui se voudraient dramatiques. On en vient vite à s'en moquer et à attendre de se laisser entraîner par la prochaine chanson...
De ce côté, il faut avouer que ça marche souvent, surtout quand Hugh Jackman, lumineux comme une dizaine de soleils, part dans un pas de danse et entraîne toute sa troupe derrière lui. En ce sens, impossible de ne pas être séduit par la scène d'introduction qui impose son personnage de Monsieur Loyal en quête de gloire et de reconnaissance en l'espace de quelques minutes avec une des meilleures chansons du film. Et cela se confirmera pendant un peu moins de deux heures, l'acteur, rôdé à la comédie musicale, est tout simplement irrésistible lorque la musique se met à démarrer et ce, du début à la fin.
Il ne faudra pas oublier non plus la marche guerrière des "freaks" menée par la femme à barbe ("This is me" par Keala Settle) ou cette séquence d'une merveille absolue avec la chanteuse lyrique Jenny Lind (Rebecca Ferguson et, vocalement, Loren Allred) qui nous laisse sans voix devant justement sa voix touchée par la grâce (on en reste réellement bouche bée comme Barnum), deux t.très grands moments de "The Greatest Showman".
Au final, il est vrai qu'on a conscience de ne pas assister à un sommet de la comédie musicale avec le film de Michael Gracey mais il contient suffisamment de séquences valant le coup d'oeil pour nous donner envie de trémousser une épaule, voire même deux.