"The Homesman" est adapté du roman "Le charlot des damnés", publié en 1988 par l'auteur américain Glendon Swarthout. L'action se situe dans l'ouest sauvage et nous emmène dans une longue traversée de ses contrées désertiques par le biais d'un convoi exceptionnel mené par un duo peu commun. Une femme et un homme sont en effet contraint d'escorter trois jeunes femmes ayant perdue la boule, comme dirait si bien Thierry Becaraud, de l'ouest à l'est. La femme c'est Mary Bee Cuddy, mélomane solitaire endurcie à la recherche d'un homme pouvant combler cette triste solitude, en mal du pays et par moment limite dépressive. Elle garde un sacré caractère la bougre. L'homme c'est Georges Briggs, vieux briscard sans plan de vie sauvé de peu par la Miss Cuddy et embarqué dans cette histoire pour une bonne cause, ou par simple appât du gain? Comme quoi on peut faire une bonne soupe avec une jeune marmite et une vieille carotte, approuvé par Knorr le gout j'adore.
J'ai globalement trouvé le film bon, mais il aurait pu être bien meilleur encore. La réalisation de Tommy Lee Jones est excellente. Il soigne ses cadres et utilise de jolies techniques de réalisation. La photographie est bonne et certains plans sont superbes. On pourrait reprocher un montage à quelques petits moment un peu spécial. Il s'en sort tout aussi bien dans son jeu, tout comme Hilary Swank. Les deux acteurs sont excellents et n’ont aucuns mal à nous stimuler les zygomatiques tout le long du métrage. Le reste du casting s'en sort tout aussi bien. Le travail autour de la musique aussi est très intéressant.
Là ou le film peine un temps soit peu c'est dans son scénario. Plus précisément dans le développement des personnages. Si vous vous attendez à une traversée aux multiples péripéties plus folles les unes que les autres qui créera des liens entre deux protagonistes que beaucoup de choses oppose? Loin de ça. L'escorte est loin de se faire dans le calme et la tranquillité mais non plus de manière chaotique, un choix qui peut payer comme ennuyer. A vrai dire plusieurs scènes n'apportent rien scénaristiquement parlant, ce qui pourrait déplaire à plusieurs spectateurs. Pour ce qui est du développement des protagonistes, le problème n'est pas qu'ils manquent de fond non. Chaque personnage principal bénéficie d'un développement suffisant. Ce qu'il manque c'est un développement de cohésion, entre les personnages. Le duo Swank-Jones ne sera jamais réellement travaillé en temps que tel et du coup ça apporte peu de crédit à certaines scènes ou intrigues.
Ma foi, malgré ça on reste en présence d'un bon film à la réalisation de bonne facture et aux acteurs de talents. On rit et on peut se laisser embarquer dans cette longue aventure avec facilité et un plaisir non dissimulé. Le tandem Swank-Jones vous titille les mirettes? Hésitez pas, je pense même qu'il s'agit là de la plus grosse force du film.