Après trois enterrements, trois folles

Qu'est-ce qui pousse un acteur à passer derrière la caméra ?
Je suis mauvaise langue, je dirais par amour de lui-même, la plupart du temps.


Bien sûr, cette remarque désobligeante n'est pas valable pour certains acteurs passant de l'autre côté de l'objectif. Je pense bien sûr à Clint Eastwood, grand raconteur d'histoires.


Tommy Lee Jones fait sûrement partie de la catégorie des conteurs, à moins que ce soit son amour des acteurs, et dans ce film des actrices, qui' l'ont poussé à mettre en scène ses propres films.
Il faut dire qu'il offre ici à Hilary Swank à la mesure de son talent. Elle est excellente en femme célibataire affrontant seule la rudesse des Territoires du Nord.


Et puis il y a cette histoire, cette petite histoire qui place la femme de l'Ouest, au cœur de son histoire. C'est suffisamment rare dans le western, genre phallocrate par excellence, pour éveiller la curiosité.


Tommy Lee Jones brosse un tableau sombre de ce Far West qui aura fait rêver des générations d'amateurs de western. Ici, le travail est rude, le climat est rude, la vie est rude dans cette région inhospitalière et désertique. Les gens s'endurcissent ou deviennent fous. On ne joue pas aux cowboys en faisant tournoyer le lasso. Les indiens ne sont pas des sauvages, juste des racketteurs.


Le film est dur comme le pays


Tommy Lee Jones réussit de superbes portraits de gens seuls, parce que c'est impossible de ne pas se sentir seuls dans de si grands espaces. Une femme seule et célibataire, un vagabond solitaire et des femmes dans la solitude de leur folie.
A mateur d'action passe ton chemin, car ici, il ne se passe pratiquement rien… que la route au rythme de la carriole et des soirées au coin du feu. Les méchants sauvages sont amadoués avec un cheval et la carriole trace sa route loin des sentiers battus comme ce western qui ne s'embarrasse pas des poncifs du genre.


Le résultat un film sobre, âpre et rude comme une célibataire protestante.


Tommy Lee Jones vient de passer d'acteur à auteur. Il prouve qu'il sait raconter simplement de grandes histoires.
En espérant qu'il n'attendra pas 9 ans pour réaliser le suivant. Oui, 9 ans séparent son précédent film de cinéma Trois Enterrements et celui-ci.

Gwangelinhael
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le 9 févr. 2017

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