"Même si cela nous coûte la vie, il faut sauver ce garçon."
« The Impossible » est une œuvre qui avait à la fois tout pour attirer le grand public avide de belles histoires bien racontées, mais l'oeuvre possédait également quelques éléments susceptibles de refroidir le cinéphile aguerri. Notamment un côté trop tire-larme et trop de bons sentiments, à ces gens précisément je répond : Allez vous faire foutre !
Oui « The Impossible » c'est super triste, oui j'ai pleuré comme une merde tout du long, mais bordel qu'est-ce que ça fait du bien de vivre des expériences comme celle-ci parfois ! Certains films savent toucher plus que d'autres, notamment par ce que le sujet y est exploité de façons intelligentes, justes et habiles. Pour ce qui est de ce long-métrage précisément, sa vraie force réside dans le fait que c'est un drame, et non un film catastrophe, on pourrait presque le comparer à « Titanic » par exemple, car il s'agit d'une reconstitution qui prend forme dans une histoire annexe, histoire fictive pour ce qui est de la romance entre Jack et Rose dans « Titanic », et réelle pour celle de la famille Bennet dans « The Impossible ».
La seule différence entre les deux films réside dans les choix des réalisateurs (choix qui sont d'ailleurs bons et appropriés tous les deux), en effet si Cameron s'attarde beaucoup sur l'authenticité du naufrage dans « Titanic », Bayona quant à lui dans « The Impossible » préfère parler du drame après la catastrophe du tsunami. Bayona semble avoir compris que le spectateur n'avait pas forcément envie de revoir ces images, du moins de ne pas trop les revoir, et il décide donc de les utiliser à bon escient, plus pour ponctuer la tragédie qui suivra, que pour en mettre plein les yeux aux spectateurs. C'est donc dans cette tragédie qui va nous être dépeinte que certains viendront cracher sur le film, ils le jugeront trop tire-larme, et c'est ce à quoi je m'attendais également personnellement. Mais Bayona maîtrise habilement son œuvre, et parvient à ne pas tomber dans le piège du film qui cherche sans cesse à vouloir que le spectateur fonde en larme, cela se fait tout naturellement. Par ce que la véritable force du film, c'est son réalisme, cette horreur qui nous est décrite sans fioritures, cette force et cette détermination qui animent les personnages. Cela nous pousse à nous remettre en question, la véritable expérience de « The Impossible » est là, ce n'est pas seulement un film qui nous dépeint cette tragédie, mais bel et bien une œuvre assez puissante pour nous la faire vivre. L'erreur du film « La Rafle » n'est par exemple pas faite ici, le sujet déjà triste et horrible à la base, n'est pas traité de façons à l'être encore plus, ce qui n'était vraiment pas le cas du film de Rose Bosch.
Nous devons tout cela à une mise en scène de haute facture, des effets spéciaux bluffants et des acteurs en état de grâce. Naomi Watts est complètement bouleversante, l'actrice s'imprègne de son rôle, tout comme Ewan McGregor, les enfants ne sont pas non plus en reste. Cette famille ici présentée ne fait finalement que servir l'hommage que le film fait à la vie, à cette force que l'humain possède, cette lutte pour la survie incroyable.
Alors oui je l'avoue, « The Impossible » m'a totalement bouleversé, moi qui m'attendais à être hermétique à ce déluge de bons sentiments, à ce côté trop tire-larme comme j'avais pu le lire dans certaines critiques. Il n'en fût rien car Bayona à su tourner son œuvre correctement et avec justesse pour qu'elle touche en plein cœur, nous rappelant que certains films ne sont pas seulement à regarder avec notre vision de spectateur ou de cinéphile, mais bel et bien avec notre âme et notre conscience d'être humain.